Chapitre 34

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-Après cinq ans à me côtoyer je continue de t'effrayer?, interrogea-t-il en agitant les sourcils.

-J'en ai bien peur, répondis-je d'une voix mal assurée.

-Rassures-toi, je ne vais pas te manger. Du moins, pas tout de suite.

Il me fit un clin d'oeil qui m'arracha un rire amusé puis il embrassa ma main qu'il tenait toujours entre les siennes. Il n'allait tout de même pas me demander ce que je pensais qu'il allait me demander?

-Michael...

-Ollie...

Mon regard méfiant le fit rire.

-Tout à l'heure, dit-il en se reprenant, j'ai volontairement écourté notre discussion.

-Au sujet du ranch californien?, interrogeai-je surprise.

-Et de la distance, acquiesça-t-il. Ca, je ne tenais pas à le dire devant Andy.

Il leva nos mains entremêlées devant son visage qui commençait à rougir, ce qui m'inquiéta d'avantage. Sa posture, son attitude, tout portait à confusion.

-Je veux te demander quelque-chose, dit-il.

-Je t'écoute, répondis-je. Tu me fais très peur, mais je t'écoute.

-Aimerais-tu venir vivre avec moi?, dit-il très vite. Je sais que j'ai un caractère particulier et je sais aussi qu'on n'est ensemble que depuis quelques temps, mais on est toujours l'un chez l'autre et je ne supporterais jamais d'être si loin de toi. J'ai besoin de toi, tant pour le maquillage que dans ma vie.

Il avait débité ses phrases à toute vitesse en rougissant si fort qu'il se rapprochait presque de la nuance de sa chemise. Il se cachait toujours le bas du visage derrière nos mains, et ses yeux me scrutèrent d'un regard d'enfant qui s'attendait à se faire rouspéter. Pour ma part, j'étais si surprise que je clignais des yeux sans réussir à répondre quoi que ce soit. J'avais déjà beaucoup de mal à comprendre ce que Michael pouvait bien me trouver pour m'aimer à ce point, et me dire qu'il tenait tant à moi qu'il voulait me voir vivre avec lui relevait de l'utopie pure et simple. Jamais dans mes rêves les plus fous je n'aurais imaginé un jour que Michael Jackson me confierait avoir du mal à rester loin de moi. C'était fou.

-Si tu n'en as pas envie je comprendrais, dit-il en voyant que je ne répondais pas.

-Non, non, au contraire, dis-je précipitamment. C'est simplement que je ne m'attendais pas du tout à ce genre de demande, tu m'as prise au dépourvu.

Il baissa le nez sur son genou posé au sol et releva vers moi des yeux amusés.

-Tu croyais que j'allais te demander en mariage?

-J'ai failli y croire, avouai-je en rosissant. Ca m'a fait peur.

-Eh bien figures-toi que justement...

Il fouilla dans sa poche sous mes yeux effarés puis il me tendit... un briquet qu'il alluma.

-Je plaisante, rit-il.

-Tu te crois drôle?, grognai-je tandis qu'il se relevait pour s'asseoir sur ma gauche.

-Un peu, dit-il en laissant tomber son front sur mon épaule. C'est trop simple de te mener en bateau.

-J'appelle la presse, ronchonnai-je sans bouger. Je vais leur dire que Michael Jackson est un manipulateur.

-Tu les hais autant que moi, rit-il en posant une main sur mon genou.

Il releva ensuite la tête pour plonger ses jolis yeux dans les miens, et l'éclat qui dansait dans son regard me réchauffa le coeur. Le voir si joyeux était un don du ciel, il rayonnait lorsqu'il était heureux. Ce regard vide et triste qu'il avait constamment à l'époque de notre rencontre me retournait le coeur, je détestais le voir aller si mal et se replier sur lui-même dès qu'il se retrouvait seul ou contrarié.

The make up artistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant