Chapitre 51

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-Manges au moins quelque-chose, tu es tellement pâle que Michael va s'évanouir en te voyant arriver.

Pamela m'offrit son regard agacé qu'elle nous réservait lorsque nous ne l'écoutions pas assez à son goût, mais elle fût appuyée par Andy qui acquiesça vivement en me tendant la corbeille de fruits qui décorait un buffet. Je lorgnais les pommes en sentant mon estomac se nouer, et leurs visages se chiffonnèrent un peu plus.

-Tu ne tiendras jamais le coup sans rien manger Ollie, la cérémonie est dans deux heures!

-Raison de plus pour nous dépêcher, grommelai-je en me relevant de la chaise sur laquelle ils m'avaient assise. La préparation va mettre du temps.

Ils me suivirent la mine sombre, mais ils n'insistèrent pas. Neverland comportait de nombreuses pièces et un étage, mais la maison était aussi truffée de passages secrets qui avaient été imaginés par Michael et ses architectes. Je pris donc la direction des cuisines sous les regards curieux de mes deux meilleures amis, puis lorsque nous fûmes arrivés à mi-chemin, je me dirigeais vers un mur contre lequel je m'appuyais légèrement pour enclencher le mécanisme qui émit un petit cliquetis en faisant basculer le pan de mur sur une ouverture d'un mètre cinquante de haut. J'actionnais un petit interrupteur à l'intérieur du corridor secret et je fis signe à Pamela et Andy de me suivre, ignorant leurs hoquets surpris lorsque je m'engouffrais la première dans la faible lueur qui éclairait les murs étroits. Le passage en question menait à l'étage en longeant le fond de la maison puis en remontant en pente douce jusqu'à un nouveau pan de mur que je fis basculer vivement. L'ouverture se découpait sur l'une des chambres dont j'avais interdit l'accès à Michael, celle qui comportait un dressing immense et qui, actuellement, n'accueillait que les vêtements qui constitueraient ma garde-robe pour notre voyage et ma robe du jour.

-Vous en avez beaucoup des trucs du genre ici?, souffla Pamela en s'extirpant de l'ouverture avec difficulté.

-Pas mal, oui, répondis-je en me dirigeant vers le dressing.

-Et tu utilises souvent ces passages?, interrogea Andy en me suivant.

-Tout dépend de ce que je fais dans la journée, dis-je en attrapant la housse contenant ma robe. Là, je tenais simplement à éviter le reste de la maison. Si je croise une seule célébrité, je vais vraiment finir par m'évanouir.

-Avoues que tu fuis surtout Jermaine, ronchonna Pamela en s'emparant de la housse qu'elle ouvrit vivement.

-J'essaie de me retenir de redescendre pour lui coller mon poing dans la figure, arguai-je avec humeur en m'asseyant sur le matelas épais du lit à baldaquin.

Andy me caressa la joue en douceur puis il me tendit la main pour m'inciter à me relever. Il était prévu que l'on me prépare dans l'immense salle de bains de la chambre qui pouvait à elle seule accueillir une cinquantaine de personnes sans difficulté. J'obtempérais en traînant les pieds, et mon reflet dans les immenses miroirs éclairés par le dessous n'arrangea rien à l'angoisse qui enserrait mon estomac et qui réduisit mes jambes en coton. Andy m'abandonna dans la pièce pour me laisser me doucher rapidement, et je priais pour que la chaleur de l'eau et les jets puissants délassent mes muscles et apaise mes nerfs tendus, mais je sentis de nouveau l'engourdissement de mon appréhension s'enrouler autour de chacun de mes membres lorsque je me séchais et que j'enfilais un peignoir pour retourner ouvrir à Andy.

-Tu es plus pâle que les lavabos, gémit Andy en m'observant m'asseoir sur le tabouret haut préparé devant les miroirs. La maquilleuse va avoir du boulot.

-Merci, Dandy, grommelais-je. Ca me rassure beaucoup.

-Personnellement, je préfère ton book à celui de Dana, intervint Pamela en nous rejoignant avec la robe sur les bras. Mais mon affection pour toi doit m'aveugler.

The make up artistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant