Chapitre 58

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-Ah, ma petite amie secrète est enfin de retour.

J'eus un sursaut en pivotant vers le visage souriant de Randy. Ce dernier ouvrit les bras en grand pour me faire une accolade chaleureuse, ses mains me frottèrent le dos, puis il se recula d'un pas pour me jeter un coup d'oeil, ses mains posées sur mes épaules. Son sourire se fana lorsqu'il détailla l'expression de mon visage et je vis ses sourcils se froncer légèrement.

-Tout va bien?, interrogea-t-il.

-Oui, ça va, répondis-je. Excuses-moi, je suis un peu ailleurs. Tu sais où est Michael?

-Dans la bibliothèque, répondit-il. Pendu au téléphone, encore.

-Ah oui, il devait appeler Jordan.

-Jordan?, répéta Randy en m'emboîtant le pas. Le gamin du garagiste?

-Oui, lui, affirmai-je. Il est devenu très ami avec Michael, il aime bien l'appeler quand il à du temps libre.

Randy hocha la tête d'un air compréhensif, mais ses yeux restaient prudents. Je n'étais pas soucieuse, mais je ne savais pas comment annoncer la nouvelle qui venait de tomber. Bien-sûr, nous désirions devenir parents, mais je n'aurais jamais imaginé que nous puissions y parvenir si vite, encore moins en plein milieu d'une tournée si énergique. De ce fait, je restais plongée dans un mutisme et un état de préoccupation que le frère de mon époux devait à coup sûr prendre pour de la tristesse, car il tendit un bras qu'il posa sur mes épaules en arborant une expression soucieuse. Randy était ce qu'il était, mais il avait toujours constitué une source de soutien et d'amitié sincère pour moi.

-Le médecin t'a passé un savon?, interrogea-t-il. Tu fais une drôle de tête.

-Non, ne t'en fais pas, le rassurai-je. Il à été très gentil, tout va bien.

-Tu me le jures?, insista-t-il. Si quelque-chose t'arrivait, ni Michael ni le reste de la famille ne s'en remettrait, Ollie.

-Je te le promets sur les têtes de mes deux sœurs, souris-je.

-Fais gaffe, j'ai leurs numéros de téléphone, dit-il en tirant sur l'une de mes mèches.

J'émis un rire qui parut sincère, ce qui le rassénera. Nous retrouvâmes bien Michael dans la bibliothèque, assis dans un fauteuil, ses longues jambes croisées, sa main libre courant sur l'accoudoir. Il releva des yeux rieurs lorsqu'il nous vit surgir à l'entrée de la pièce, agitant sa main joyeusement.

-Oui, je te promets que tu pourras venir à partir de Janvier prochain, dit-il d'une voix enjouée. Le médecin souhaite que je reste au repos avant la fin de la première partie de la tournée, donc jusque fin Décembre.

J'entendis un léger babillement, signe que Jordan lui répondait, et il dût lui lancer une plaisanterie car Michael émit un rire aigu en posant ses doigts devant ses lèvres. Ses épaules s'agitaient sous son rire, et j'eus un sourire attendri. Il ressemblait à un petit garçon.

-Bon, je vais devoir te laisser, Madame Jackson est de retour avec un gros monsieur qui sent très mauvais.

-Michael, je vais te démolir, grogna Randy.

-A bientôt Jordy!

Il reposa le combiné avec une grimace dont lui seul avait le secret puis il bondit sur ses pieds pour venir m'enlacer. Je laissais aller ma tête contre son cou en fermant les yeux, l'esprit turbinant déjà à toute allure. Je ne savais pas comment manier les mots, encore moins avec la présence de Randy tout près de nous. Je songeais un instant à m'isoler quelques instants avec lui, mais sa poigne autour de moi me surprit. Un coup d'oeil vers son visage m'apprit qu'il me couvait du regard de la même manière que Randy l'avait fait plus tôt. Visiblement, lui aussi s'en faisait pour moi.

The make up artistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant