69. Avec toi...

67 4 4
                                    

•15 Mars 2015•

« Morrison ! On est là ! », m'a appelé Colin de l'autre bout du studio de la rue de Storybrook.

J'ai souri dès que je l'ai vu, agitant un bras en l'air accompagné des Dallas, Lana, Robert et Sean. Tous les six assis sur les chaises de la terrasse de Granny.

« Coucou tout le monde ! »

« Viens faire un câlin à ton vieux père, le plus beau de la terre », a plaisanté Josh en ouvrant les bras dans ma direction.

Colin a lâché un faux rire réprobateur avant de faire mine de vomir discrètement. Josh a plissé les paupières, le défiant du regard.

« D'accord, mais seulement si tu me trouves de quoi m'assoir », ai-je ri en cherchant où le staff avait bien pu ranger toutes les chaises.

« À vrai dire, on a pas réussi à trouver où sont les autres sièges », s'est excusée Ginny avec une grimace.

« Ça explique pourquoi tu es assise sur Josh. Au moins—»

J'ai n'ai pas eu le temps de réagir que Colin m'a attrapé par les hanches et tiré vers lui, m'asseyant sur ses genoux.

« Et voilà ! Problème réglé ! », a-t-il dit tout fière de lui.

« Si ça ne te dérange pas de supporter mon poids, alors merci. »

« Oh mais de rien », a-t-il vicieusement souri. « J'accepte les chèques. »

« Mmh... Ça m'étonnait aussi que tu te proposes de me servir de fauteuil sans contrepartie. J'aurais dû me douter. Et si on disait un câlin au lieu d'un chèque, mh ? »

Il a lancé un sourire narquois à Josh avant d'hausser frénétiquement les sourcils. J'ai levé les yeux au ciel avant de le prendre dans mes bras. Josh a lâché le même rire réprobateur que Colin il y a quelques secondes et ça m'a fait glousser contre son torse. Ses bras se sont resserrés autour de moi alors que j'entendais le petit marmonnements enfantin et distinctif qui accompagne une langue qu'on tire.

Lana et Robert se sont plaint entre eux de nos gamineries mais je n'ai rien pu comprendre de ce qu'ils disaient. Colin m'embrouillait l'esprit avec ses doigts qui me caressaient discrètement le bas du dos sous mon t-shirt. C'est la vague de frisson qui a suivi qui m'a fait me relever. Et puis je n'avais pas non plus envie d'attirer trop les soupçons de nos amis.

Mais il fallait tout de même bien l'admettre, ça m'avait manqué d'être dans ses bras. Il ne m'avait pas enlacé depuis la dernière fois que nous nous étions embrassés, au port de Steveston et avant de retourner chacun chez nous.

J'ai eu un peu peur du lendemain quand nous nous sommes dit bonne nuit ce soir là. J'appréhendais notre comportement l'un envers l'autre, que nous soyons tous les deux gênés de nous voir ou que les autres se doutent de quelque chose mais finalement, je me suis faite pas mal de mourons pour rien. Lui et moi avons seulement repris nos anciennes habitudes en tant qu'ami.

Ce qui est nouveau en revanche, ce sont ses petites attentions. Il vient parfois me chercher le matin après être aller nous acheter un café. Il me fait des clins d'oeil lorsque personne ne le voit. Il prétexte n'importe quelle raison pour me toucher. Je le surprend nettement plus souvent en train de m'observer qu'avant. Mais ce qui me surprend le plus, c'est que personne d'autre que moi ne semble le voir. Enfin non à vrai dire, ce n'est plus ça. Non, c'est plutôt parce qu'en réalité, rien n'a changé. Colin et moi avons toujours agi de cette façon. Que ce soit entre nous ou en public, ça a toujours été comme ça. C'est ma vision des choses qui a changé.

Colin est divorcé, je sais ce qu'il ressent pour moi, je ne rêve même pas, et surtout je ne me sens plus coupable. Avant son divorce, je ne m'étais jamais autorisé à voir la vérité en face. Je m'étais enfermé dans cette idée que jamais il ne pourrait m'aimer. Je ne voulais pas voir tous les signes qu'il me montrait par peur de me faire des films et d'être déçu ensuite.

Un Flocon d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant