18. Surprise

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-21 décembre 2012-

Je n'arrêtais pas de regarder ma montre. Mon téléphone aussi. Ou le micro-onde dans la cuisine. Voir même la télé.

De manière plus simple : je regardais tout ce qui affichait l'heure. Et si vous voulez tous savoir, il était 20h46.

J'étais dans mon canapé, en pyjama, occupé à ne rien faire. Je savais bien le faire, je le faisais d'ailleurs depuis une semaine.

Pour être totalement honnête, je ne faisais pas rien, j'attendais. J'attendais quoi ? Ou j'attendais qui ? Jusqu'à quand ? Et surtout pourquoi ?

J'attendais Colin. Il devait arriver demain.

Pourquoi ?

J'ai soupiré et me suis redressée en position assise avant d'allumer la télé.

Je l'attendais car il me manquais.

Nous sommes sortis de la station thermale assez tard. Colin a expliqué son départ différent du nôtre aux autres dans la voiture en rentrant au chalet. Et nous sommes tous allés nous coucher.

Après quelques minutes, je suis sortie de ma chambre pour rejoindre la sienne et nous sommes tombés nez à nez.

Nous avions la même idée en tête. Nous sommes retournés dans ma chambre et je me suis endormie avec lui collé à mon dos.

Quand je me suis réveillée, il était retourné dans sa chambre. Je me rappelle avoir pleuré jusqu'à ce que Lana toque à ma porte pensant me réveiller...

Je me suis retrouvée seule avec lui à me brosser les dents. Nous avons échangé un dernier baiser et nous sommes redevenus de simples amis à partir de là.

Aucun de nous deux n'a mentionné ces derniers jours comme étant une "relation", de ce fait, nous n'avons jamais mentionné le fait qu'elle se "terminait". Pour autant, nous le savions.

Le lendemain, il a prit son avion et nous le nôtre. Comme si rien ne s'était jamais passé.

Rien que d'y penser, une larme a perlé au coin de mon oeil et je l'ai vite chassé avant de me pencher sur la table basse pour attrapé mon tricot.

Oui, mon tricot. Voilà ce que ça faisait d'attendre l'homme que vous aimez revenir avec sa femme. Ça nous fait trouver tous les moyens possibles pour éviter d'y penser. Dans mon cas, c'était cette activité de grand-mère.

Je voulais le voir, j'en avais marre d'attendre. Il revenait demain. Il revenait demain. Il revenait demain.

J'y pensais tous le temps. Comment est-ce qu'on allait réagir en se revoyant ? Et sa femme, est-ce que j'arriverai à ne pas craquer devant elle ?

J'ai imaginé un nombre incalculable de scénarios. Je l'ai imaginé tenant le bras de Colin devant moi, ou alors sa main sur la taille de sa femme. Je l'ai imaginé me l'a présenté avec un grand sourire.

Dans toutes ces imaginations, je ne l'ai jamais vu malheureux. Je l'ai à chaque fois vu, la regardant avec amour et me regardant avec pitié.

Comme chaque soir on a toqué à la porte et ça m'a fait sortir de ma rêverie.

Ça devait probablement être Mme Crouchy. La pauvre m'avait entendu rentrer la semaine dernière et elle s'est étonnée de voir que Colin n'était pas avec moi. Quand je lui ai expliqué, elle a dû voir que je n'étais pas bien car chaque soir, vers 21h, elle venait m'apporter une tasse de café.

Je me suis lourdement levée en éteignant la télé et je suis passée devant le miroir. J'ai soupiré face au désastre de mon visage et j'ai essayé d'arranger au mieux mes cheveux.

Un Flocon d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant