44. Plus aucune trace

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-31 octobre 2013-

J'avais fait tout ce que je pouvais pour me calmer mais je n'avais pas réussi. Rien de tout ce que j'avais essayé ne m'avait détendu.

Lorsque je m'étais levé ce matin, j'avais décidé de prendre un long bain brulant avec Sebastian. J'avais aussi essayé de méditer un peu mais ça ne m'avait pas réellement fait du bien. Ça m'avait même plus stressée qu'autre chose de ne pas réussir à me détendre. Sebastian avait proposé de me faire un massage mais ses mains chaudes ont très vite dérapé... autre part. Il m'a ensuite emmené jusqu'aux studios pour m'aider à me changer les idées mais à l'instant où il est parti, je me sentais reperdre les pédales.

J'ai essayé de respirer pleinement en entrant dans la caravane de maquillage. Peut-être que si je me disais que tou se passerait bien, alors tout se passerait bien. J'ai essayé de parler avec tout le monde, d'un peu de tout et de rien, du moment que je ne pensais pas à cette maudite scène.

Jusqu'à maintenant.

Le staff était encore en train de régler les caméras en discutant entre eux, pendant que j'étais assise sur ma chaise en toile noire. Je relisais mon script sûrement pour la mille et unième fois de la journée, mais j'étais horriblement stressée. Ça expliquait parfaitement les bruits étranges qui grondaient en moi et le fait que je lisais chaque petits mots d'encre noire encore et encore sur ce maudit papier blanc.

Mon genou tremblait sans s'arrêter et je me rongeais les ongles. J'avais peur de tout, j'étais paniqué. Je levais les yeux de mon script absolument toutes les deux secondes pour voir quand il arriverait, et savoir qu'il n'était toujours pas là me faisait encore plus stresser.

Sebastian avait été très compréhensif lorsque je lui avais annoncé ce que les producteurs voulaient de moi et de Colin. J'étais très stressée ce jour-là aussi, mais Sebastian m'avait simplement souri en me disant que tout se passerait bien, et que j'avais encore le pouvoir de refuser à tout moment.

Je lui avais alors dit que je n'avais pas envie de refuser pour ne pas gêné la série, mais que je me serais volontiers passée de ça. Je me suis beaucoup confiée à lui cette soirée là et je lui avais raconté toutes mes frayeurs. Il avait fini par me demander si je voulais qu'il soit là pour me soutenir et j'avais bondi de joie.

« Jennifer ? »

J'ai sursauté à l'entente de mon prénom et j'ai levé les yeux vers la personne qui venait de troubler mes pensées. C'était Colin. Il me regardait avec un petit sourire, les yeux maquillés d'eye-liner, dans son splendide costume de pirate.

« Hm ? », ai-je marmonné sans enlever l'ongle de mon index d'entre mes dents.

« Tu es un peu stressée ? »

Je me suis subitement arrêtée et j'ai fermé mon script. Je me suis apprêtée à le contredire quand je me suis dit que ce serait vraiment débile de ma part. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure.

« Pas toi ? »

Il n'a pas répondu et il a haussé les épaules.

« En fait, je n'ai pas vraiment eu le temps d'apprendre mon texte. Je ne voudrais pas qu'on soit obligé de recommencer cette scène juste parce que j'ai zappé une réplique. »

Ce que je disais n'était pas faux, mais ce n'était pas vraiment ce qu'il m'inquiétait le plus. J'ai rouvert mon script et j'ai relu une fois encore notre dialogue. À chaque fois que mes yeux passaient sur les mots l'attire et baiser passionné, je ne pouvais pas m'empêcher de fermer les yeux et de froncé les sourcils.

« Tu veux qu'on s'entraîne ? »

Je l'ai regardé avec beaucoup d'étonnement, ce qui a suffit pour le gêné lui aussi.

Un Flocon d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant