28. L'Embrasseur embrassé

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(Vous pouvez démarrer la musique maintenant et lire en même temps, cette chanson me fait penser à ce chapitre)

Le bout de mes doigts ne pouvait plus s'arrêter d'effleurer mes lèvres. Leurs contacts avec celles de Colin avaient rendu mon coeur fou et ma tête n'était plus capable de penser à autre chose.

Je venais de rentrer chez moi et je m'étais glissée dans mon lit avec le pull de Colin collé à mon corps.

Je n'arrivais pas à dormir. Chaque fois que je fermais les yeux, je me rappelais la sensation et le goût de ses lèvres. Alors je tournais dans mon lit sans savoir quoi faire.

J'ai entendu trois coups à ma porte d'entrée alors je me suis levée et je suis allée ouvrir. Mon coeur a manqué un battement quand j'ai trouvé Colin, essoufflé, me regardant droit dans les yeux.

J'ai eu un frisson de déjà vu. Ça me rappelais cette soirée, avant que sa femme n'arrive. Un bon mélangé à un mauvais souvenir.

Je suis restée devant lui sans savoir quoi dire, l'esprit en vrac et le coeur retourné. Il ne disait rien, il me fixait seulement.

Il était là, immobile, me dominant d'une tête, les yeux qui voyageaient sur chaque trait de mon visage. Un geste qui me volait petit à petit tout mon courage et qui avait le don de me paniquer.

Puis tout d'un coup, il a fait deux grands pas  sans même me quitter des yeux, la porte s'est refermée toute seule et la tension dans la pièce s'est nettement accentuée.

J'ai eu un sentiment de frayeur. Je connaissais Colin, je savais qu'il ne me ferait jamais de mal, mais brusquement, il m'a poussé contre le mur de l'entrée et il a pressé son corps contre le mien.

J'ai dégluti, terrifiée et curieuse par ce qu'il allait faire. J'ai détourné le regard et j'ai tenté de le pousser mais plus j'appuyais mes mains sur son torse, plus il résistait. J'ai sans m'en rendre compte pris conscience d'à quel point il était musclé.

Une de ses mains à caresser le creux de mon cou alors que l'autre prenait place sur ma hanche.

Son corps s'appuyait petit à petit plus fort sur moi mais je ne voulais pas. Je ne voulais pas ça. Malheureusement ses mains ont attrapés mes poignets et les ont serré jusqu'à ce que je ne sente plus mes doigts. J'étais prisonnière.

« Colin... va t'en. » ai-je chuchoté d'une voix brisée.

Avec tout mon courage, j'ai tourné la tête vers lui et plongé mon regard dans le sien.

« Juste avant » a t-il murmuré si près de moi. « je dois faire ça... »

Son nez a frôlé le mien et à mesure qu'il se rapprochait je fermais le yeux. Son souffle s'écrasait sur mes lèvres et cette sensation se faisait de plus en plus insoutenable.

Ses lèvres ont effleuré les miennes et avant qu'elles ne puissent se rejoindre complètement, des coups on retentit à la porte.

J'ai rouvert les yeux brusquement, me rasseyant en sursaut sur mon lit. J'étais essoufflée et pleine de sueur, pourtant j'avais la gorge sèche.

J'ai analysé ce qui m'entourait avant d'en tirer la conclusion que c'était un rêve. Ou en l'occurrence, ce qui se rapprochait le plus d'un cauchemar. Cette soirée avait bien eu lieu mais j'étais rentrée chez moi et m'étais très vite assoupie. Le plus étrange c'est que cette soirée avait eu lieu il y a une semaine, aujourd'hui nous étions le 20 février. Personne n'avait toqué à ma porte jusqu'à maintenant.

Un Flocon d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant