40. Alors dépêche-toi !

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-1 août 2013-

[POV Jen]

C'est avec la grâce d'un phoque que je me suis assise dans mon siège. J'ai mis la tête dans mes bras, n'osant même pas la relever pour affronter la mine terriblement fatiguée que je pouvais avoir. Tout le monde a ri dans la caravane.

« Mal dormi ? », a demandé Lana d'une voix moqueuse.

Je lui ai jeté un regard qui a semblé l'amuser puisqu'elle s'est remise à rire.

« Inutile de répondre, j'ai ma réponse. »

Les tournages avaient reprit depuis trois semaines et il était inutile de dire que nous ne le vivions pas tous de la même manière. J'étais réellement épuisée tous les jours et comme si ça ne suffisait pas, toutes les nuits mon esprit ressassait absolument tout ce qu'il s'était passé la nuit de ma séparation avec Sebastian.

Et si tout ça revenait en boucle dans ma tête, c'est parce que j'avais menti à Colin. Je ne me souvenais pas d'avoir dit qu'il ne serait jamais à moi, mais je me souvenais l'avoir pensé et je refusais de lui expliqué pourquoi je pensais ça. La principale raison était que ces pensées n'étaient absolument pas destinées à Sebastian. J'aurai été obligé de lui expliquer que j'étais amoureuse de lui et Dieu sait à quel point ça aurait été une catastrophe pour moi.

Je me sentais d'autant plus honteuse du comportement que j'avais eu avec Sebastian. J'aurai dû lui dire la vérité, mais c'était plus fort que moi, je voulais que personne ne le sache. Et puis les quelques mois que j'avais passé avec lui s'était très bien passé, pendant un moment il m'avait fait oublier Colin. Et rien que pour ça, même si j'avais su ce qu'il allait se passer, j'aurai quand même accepté de sortir avec lui.

Je savais que c'était égoïste de penser ça. Sebastian avait le droit de savoir que j'aimais quelqu'un d'autre, mais j'avais voulu croire que j'avais une chance d'être heureuse, même si ce n'était pas avec Colin. J'avais voulu croire que Sebastian pouvait me rendre heureuse et il l'avait fait, pendant un temps. C'est-à-dire jusqu'à ce que je me rende compte que mes sentiments pour Colin n'avait toujours pas disparu.

Vingts minutes plus tard, j'étais prête pour travailler mais la force n'y était clairement pas. Je suis sortie de la caravane de maquillage et après avoir vu sur le planning de la journée qu'il me restait une heure avant mes scènes, j'ai décidé de me reposer quelques minutes sur les marches de ma caravane.

Probablement que les techniciens avaient eu un problème avec la reconstitution du bateau. Nous commencions la troisième saison à bord du navire du Capitaine Crochet et on ne pouvait pas dire que cela déplaisait Colin. Il avait passé la semaine à plaisanter que nous étions son nouvel équipage et qu'il pouvait dorénavant nous balancer par dessus bord quand il le voulait.

Je me suis assise sur la première marche et j'ai collé ma tempe sur la barre de métal qui tenait la rampe, en fermant les yeux.

« C'est confortable ? », a dit une voix que je ne connaissais que trop bien.

J'ai gardé mes yeux fermés par la fatigue mais j'ai ri, sentant qu'il s'était assis près de moi.

« Tais-toi, déjà que tu perturbes le peu de repos qu'il me reste. »

Il a gloussé et j'ai troqué mon coussin en métal pour son épaule moelleuse.

« Ce n'est pas comme ça qu'on remercie quelqu'un qui vous offre un No Fat Chai Latte », a-t-il dit alors que ma joue s'écrasait sur le cuir de son long manteau de pirate.

Un Flocon d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant