31. Clé du bonheur

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-21 février 2013-

Lorsque je me suis réveillée, j'ai d'abord paniqué parce que je ne reconnaissais pas ma chambre, et puis, rapidement j'ai réalisé que la journée d'hier n'était pas un rêve.

J'ai regardé le réveil et je me suis aperçue qu'il était assez tard pour que je me lève sans être en retard.

Je me suis habillée avant de sortir de la chambre et j'ai entendu du bruit venant de la cuisine. Colin était déjà réveillé.

Je suis arrivée silencieusement, il ne m'a pas aperçu tout de suite. Lui aussi était habillé, je dois avouer que j'ai d'abord été surprise parce qu'il était quand même tôt pour lui.

Cette pensée m'a d'ailleurs fait penser à une de nos conversations. Il avait raison, il y a certaines choses qui sont difficiles à oublier.

Il était dos à moi, devant sa cuisinière avec une poêle à la main. Buckley était assis à ses pieds et il trépignait d'impatience.

Quand il a poussé un couinement, Colin s'est tourné vers lui.

« Mais Buckley, je viens de t'en donner un ! »

Le chien a gémi une nouvelle fois et Colin a soupiré. Il a attrapé quelque chose sur son plan de travail et lui a tendu. Ça ressemblait beaucoup à un bout de bacon et le chien s'est empressé de l'attraper.

« C'est le dernier, hein ! Tu vas grossir après », a dit Colin comme s'il parlait à un enfant.

J'ai pouffé de rire à cette vision et le chien m'a directement remarqué après ça. Il a couru vers moi avec la gueule ouverte et il a fouetté les jambes de Colin en remuant la queue au passage.

Colin s'est tourné après avoir râlé et m'a vu en train de caresser le chien.

« Oh, bonjour, tu as bien dormi ? » m'a t-il lancé un peu hésitant.

« Comme une marmotte. »

Il a souri face à la poêle et il s'est retourné avec celle-ci dans les mains. Il a servi quelques tranches de bacon dans un assiette et il m'a fait signe de m'assoir.

Nous avons mangé dans le silence, dans un extrême silence. Je ne savais pas quoi dire et j'étais morte de peur de lui parler. Pourtant je ne voulais pas qu'il pense que je le déteste, je ne voulais pas qu'il pense que j'avais quelque chose contre lui ni que je me servais de lui.

Je savais qu'il ne parlerait pas. Ginny lui avait parlé des choses comme je les voyais. Il n'oserait jamais rompre ma volonté comme ça, il se contenterait d'être serviable. C'était totalement Colin. Mais quelque part ça me faisait me sentir coupable.

« Tu commences tôt ? »

J'ai instantanément eu envie de me gifler. Je ne devais pas lui parler, je devais être distante, c'était mieux pour nous deux.

Il a parut surpris que je lui parle. Il s'est figé une seconde, les joues pleines de pain de mie et il a tout avalé d'un seul coup avant de me répondre.

« Dans deux heures, et toi ? »

« Dans une heure. »

« Tu veux que je t'emmène ? »

« Non, non ! Je vais prendre ma voiture, tu as du temps pour te reposer, profites. » ai-je ri un peu nerveuse.

Je me suis levée, gênée de cette conversation. Il n'y avait pas vraiment de raison car elle était plus que normal. Pourtant, c'était probablement ce qui me mettait dans cette état, c'était une conversation normale avec Colin.

Un Flocon d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant