Une semaine. Voilà le temps que ça m'avait pris avant de l'inviter chez moi. Non pas que j'avais peur qu'il refuse, parce que je savais avec certitude qu'il accepterait, mais plutôt parce que je redoutais de lui parler. De parler de ça pour être honnête. Notre amitié allait en prendre un coup et je savais qu'il y avait une possibilité qu'elle se brise.
Non.
Elle allait se briser. C'était sûr.
Mais la suite ne pouvait se passer que de deux façons. Notre amitié était brisée mais quelque chose de mieux encore naissait entre nous, ou alors c'était fini. Plus d'amitié, plus rien... Et c'était de ça que j'avais cruellement peur.
J'avais envie de lui. Terriblement envie. Mais je ne l'avais pas invité pour ça. Je l'avais invité pour qu'on parle de ça. Il avait le nez collé à mon cou et il m'embrasse ici et là depuis même pas dix secondes, mais je devais le faire. Je n'avais pas le choix.
« Colin, il faut qu'on parle... »
Mes mots n'ont pas eu l'effet espéré. Ils n'étaient que la continuité de mon souffle. Rien de plus que de l'air chaud sur son oreille.
Ma main s'est glissée dans sa nuque, incapable de résister à son charme alors que ses lèvres remontaient sous mon oreille.
« Je t'en prie... Arrête... »
« Tu es sûre ? Tu n'aimes pas ce que je fais ? »
Il m'était de plus en plus difficile de me concentrer mais je devais le faire. Je devais l'arrêter. Les choses ne pouvaient plus continuer.
Ses lèvres se sont posés sur la commissure de mes lèvres alors que son bassin appuyait contre le mien, me maintenant contre un des murs de mon salon. C'était de la torture pour mon esprit. Comment j'étais censée l'arrêter alors qu'il s'obstinait à vouloir me faire perdre la tête ?
« Colin... S'il te plait... Il faut vraiment que—»
Il ne m'a pas laissé finir ma phrase, mais peut-être qu'au fond, c'était ce dont j'avais besoin pour me rendre compte qu'il essayait encore de se jouer de moi...
« Je ne sais toujours pas qui est ce Colin. »
Peut-être que c'était supposé me faire rire ? Peut-être que c'était juste moi qui l'avais mal pris ? Peut-être qu'il avait juste dis ça comme ça ? Il y avait plein de possibilités mais peu importe laquelle était la bonne, c'en était trop.
J'ai rouvert les yeux, vide d'émotion et je l'ai brusquement repoussé. Le regard qu'il m'a lancé ressemblait tout bonnement à celui qu'on fait quand on vous réveille en sursaut.
Les bras ballants, il me regardait l'air inquiet, se tenant sans un bruit devant moi. Je le regardais sans savoir ce qu'il pouvait lire sur mon visage mais ça le troublait assez pour doucement froncé les sourcils.
« Sors d'ici... »
Ça me faisait mal. Je m'y étais préparée, mais la douleur était pire que je n'aurais pu le croire. J'ai détourné les yeux des siens qui me fixaient toujours, restant tout de même maladroite et vulnérable devant lui.
Les picotements sous mes paupières m'obligeaient à cligner des yeux nettement plus que nécessaire, puisqu'étant incapable de le regarder, je l'avais senti se déplacer.
« Est-ce que j'ai fait—»
« Tais-toi ! », l'ai-je coupé sèchement. Mon regard s'est reporté sur ses yeux maintenant plein de peine, lui transmettant toute la colère et le chagrin qu'il me faisait ressentir. « Je t'ai demandé de sortir d'ici ! »
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Un Flocon d'Amour
Storie d'amoreQue faut-il faire exactement ? Il n'y a pas de manuel, d'indication, d'aide ou autre pour ce problème. Pourtant nombreuses sont celles et ceux qui ont eu le même. On nous apprend comment se défendre face à un requin. On nous apprend comment désamorc...