Le Hobbit : The Longest Road - FanFiction

Chapitre 2 - Sans regret

La plante de mon pied tapait à répétition sur le marbre froid du palais. Voilà plusieurs longues minutes que je restais là, à poiroter. Le temps ne semblait pas voilà s'écouler plus vite que je ne l'espérais.

J'observais alors les différents tableaux accrochés aux murs, ainsi que les tapisseries couvertes de broderies en fils d'or et d'argent. Tous représentent les blasons des différentes Maisons du Gondor.

Je Soupirais.

Ce monde n'étais pas le mien. Je l'avais côtoyé la majeur partie de ma vie c'est vrai et pourtant, je ne m'y étais jamais sentie à ma place. Tout était grotesque.
Trop grand. Trop beau, trop ponctuel. Trop... de monde en ces lieux....
Depuis ma plus tendre enfance j'avais eu la chance d'assister à plusieurs banquets, avais eu l'opportunité de porter les plus beau et luxueux tissus, rencontrer les personnes les plus influentes et puissantes de toute la Terre du Milieu.

Mais ces soirées mondaines s'étaient toujours apparentées à une sanction pour moi. Je préfèrais de loin rester dans mes appartements, m'asseoir au coin du feu et dévorer une pile de livre relatant d'innombrables aventures, toutes plus passionnantes les unes que les autres.

Une porte s'ouvrit soudain, me sortant de mes pensées.

- Dame Akëla, veuillez me suivre. Insista le Page.

J'ébauchai une moue agacée, mais me contentai de le suivre. Je n'avais de toute façon pas d'autre choix.

Je n'avais jamais eu le choix.

J'avançai calmement parmi les grands piliers de marbres blanc, ma cape noir de sortie, que j'avais gardée sur mes épaules, tranchait avec l'aspect des lieux. Je continuai mon chemin jusqu'au centre de la grande pièce, où m'attendait mon père. Debout, de sa droiture magistrale et fier, il gardait ses deux mains dans son dos pour se rendre d'avantage imposant.

Je jetais un petit regard derrière moi, mais il semblait que j'étais désormais seule face à mes responsabilités. Et plus j'avançais, plus le sentiments de malaise me gagnais. J'avais envie de m'éclipser loin d'ici. De disparaître d'un coup. De partir sans me retourner, oubliant ce rôle qui m'étais accordé avec tout ce qu'on attendais de moi.

Et surtout, de ne plus jamais revenir.

L'homme face à moi écarta les bras. C'était pour le moins inattendu.

- Ah, ma chère fille est enfin là ! Vous avez presque faillis me faire perdre patience.

- Vous savez bien que j'arrive toujours à point nommé.

Ma légèreté ne le fit pas sourire et son regard s'assombrit soudain.

- Pourquoi n'agissez vous pas comme vos sœurs et ne restez pas tranquillement à votre place ?

- A ma place ? Mais à quel place, père ? Celle d'une femme marié à un homme quelle déteste, privé de liberté ? Voué à être triste toute sa vie ? C'est de cette place que vous parler ?

Son regard était noir. Il n'avait pas l'habitude que je lui parle ainsi. Moi non plus d'ailleurs. J'avais toujours été soumise à l'autorité de mon père. Sa fonction m'y avait toujours poussée. Le respect qu'il m'avait inspiré toutes ces années avait fait de moi une fille respectable.

- Comment osez vous. Cracha t-il.

Il était dans une rage folle. Son visage était soudain devenu écarlate et son regard habituellement froid et inexpressif semblait soudain être fait de lave. Je ne l'avais jamais vu dans un état pareil. Il me hurla des phrases que je n'enregistrai pas. Des phrases qui se confondaient dans l'atmosphère sans que je n'en saisisse le sens. J'étais captivée par les tremblements qui agitaient mes jambes. J'étais sur le point de m'effondrer au sol si cela continuais.