Chapitre 66 - Ici et nulle part ailleurs

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- Plusieurs jours plus tard -

Toc. Toc. Toc.

Un bourdonnement incessant me tira de mon agréable sommeil.
L'importun abandonna ses frappes pour les reprendre la seconde suivante.

Je me mouvais doucement dans le lit, les petits rayons de lumière qui avaient réussi a traverser les interstices du volet de la chambre et qui était trop intense pour mes yeux endormis m'obligèrent à me retourner, face contre oreiller, en étouffant un grognement. Le silence reprit possession de la chambre et alors que je laissais la fatigue me tirer au pays des songes, le tapotement reprit de plus belle.

Toc. Toc. Toc.

Bilbo s'agita à côté de moi, marmonnant quelques syllabes incompréhensibles. Les yeux fermement clos je me décala un peu plus dans sa direction pour m'enfoncer au creux de ses bras.
Mais... Le sommeil me quittait lentement, fuyant d'une longue caresse mon corps tiède, à la façon d'un vieil ami résigné à prendre un chemin différent. Je serrai les paupières dans l'espoir de l'encourager à rester un peu plus longtemps mais je devais me rendre à l'évidence : j'étais maintenant bel et bien réveillée.

A contre cœur, je m'extirpai des bras du Hobbit toujours profondément endormis. Les tapotements avaient cessés, alors je me redressai et pris le temps de d'examiner Bilbo. Il semblait si paisible ainsi plongé dans le monde des rêves. Il n'avait même pas l'air d'être dérangé par sa chemise débraillée, dont quelques boutons avaient fini par s'émanciper de leurs boutonnières durant son sommeille. Il se tourna sur le coté dans un soupire, les yeux toujours clos et la tête parfaitement enfoncée dans le creux de son oreiller.

Je me penchais pour déposer un tendre baiser sur son épaule dénudé puis remis en place sa chemise et le borda avec la couverture.

Je sorti ensuite du lit et enfilai précipitamment une veste, qui traînait sur le dossier d'un fauteuil, par-dessus ma chemise. A défaut de trouver d'autres vêtements.

Je quittai l'obscurité de la chambre pour m'aventurer dans le long couloir bordé de salles que je commençais à bien connaître avant de déboucher sur le séjour. Tandis que mes yeux s'habituaient difficilement à la lumière du jour, les coups reprirent contre la porte d'entrée. La voilà donc, la source de toute mon agitation.

J'ouvris la grande porte ovale et clignai plusieurs fois des yeux pour m'habituer au soleil.

La silhouette se précipita à l'intérieur du hall d'entrée en dépoussiérant sa robe.

- Il était temps que tu m'ouvre, Bilbo Baggins !

Je me retournais et elle se retourna en même temps avant de se figer. D'un rapide coup d'œil elle détailla ma tenue légère avant d'écarquiller ses grands yeux dorés.

- Par tout les Dieux ! Mais que faites vous encore ici ?

Mes joues se teintèrent immédiatement de rouge et je croisai maladroitement les bras, resserrant les pans de la veste autour de mon corps.

- Et bien...

- Je pensais que vous deviez repartir je ne sais où ? Me coupa Lobelia. Vous n'allez tout de même pas vous éterniser ici ?

- Il se trouve que je reste plus longtemps que prévu. Déclarais-je d'une voix que je tentais de garder claire et précise.

- Vous n'allez pas abuser de l'amabilité de ce brave Bilbo Baggins, tout de même ?

- Pardon ?

- J'entends par là, de savoir quand est-ce que vous repartez ?

La jeune Hobbit me gratifia d'un léger sourire crispé avant de se diriger vers un fauteuil sur lequel traînait une petite couverture en laine, et qu'elle me tandis à bout de bras.

Le Hobbit : The Longest Road - FanFictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant