Chapitre 55 - Welcome Home

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Hormis les paroles de bienvenue, lapidaires, cérémonieuses, que j'avais prononcées, je n'avais pas échangé mot avec mon frère. Je l'avais sagement suivi à travers les couloirs du palais. Quant à Estel et les trois bandits dont j'avais signifié être sous ma charge, les gardes leur avait informés qu'ils pouvaient allez se restaurer et se reposer, le temps que l'Intendant prenne une décision.

Quant à moi. Je m'apprêtais à recevoir une tornade sanglante de reproches, faite avec la même acrimonie et le même fiel que lorsque j'avais quittée les lieux.

Faire face à un Dragon était étonnement un exercice bien plus facile.

Ecthelion n'était pas un chef craint. Mais savait jouer de son autorité et pouvait se montrer impitoyable.

Denethor me planta en plein milieu de la grande salle du trône. Je n'osais plus bouger, le regard rivé sur celui-ci, demeurant éternellement vide. Une porte claqua soudain derrière nous et j'entendis les soldats se mettre au garde-à-vous. Je me retournais fébrilement et fis face à son regard noir.

Mon père traversa le hall en de grandes et raides enjambées. Il s'approchait bien trop rapidement à mon goût. A chacun de ses pas, les talons de ses bottes claquaient le sol en marbre avec colère et détermination, sonnant le sombre glas de ma sentence inévitable.

Son sombre regard ne me quittait pas et m'engloutissait dans les ténèbres et la rage, dont il était souverain. Il était fou. Fou furieux. Il bouillonnait d'un feu dévastateur qui semblait vouloir me réduire en poussière.

Je n'étais pas certaine qu'il serait en mesure de contrôler la force de ses paroles, avec lequel il s'apprêtait à me malmener. Il allait m'asservir, me rendre à nouveau esclave de son courroux.

J'aurais voulu m'enfuir avant qu'il ne soit trop tard. Mais j'étais figée. Figée dans le marbre blanc. Les pieds enlisés dans la roche. Maintenu par le seul poids de mon devoir.

Arrivé devant moi il se planta de toute sa grandeur et de son ascendant. Voilà qui ne trompait pas. Aucun autre homme aurait pus contesté et prétendre prendre sa place, parce que Ecthelion, mon père, était NÉ pour ce rôle de chef. Il avait ça dans le sang. C'était indéniable.

Il ouvrit la bouche, prêt à m'assujettir de ses paroles acerbes.

- Je peux savoir ce que vous aviez derrière la tête ? Vous enfuir ainsi, sans même prévenir personne ?! Et s'il vous était arrivé quelque chose de grave ? Hein ?! Vous ne pouvez pas prendre la peine de quitter le Royaume ainsi. Vous imaginez ce qu'on du pensez les habitants de la Cité en sachant que leur princesse c'était enfuite on ne sais où ?!

- Je...

- Non Akëla ! Vous n'en avez pas la moindre idée ! Vous n'être qu'une pauvre enfant égoïste et écervelée, vous avez eu de la chance de revenir en un seul morceau ! Mais s'il n'y avait que ça... Erebor ! Akëla, vous m'entendez ?! Vous avez combattue à Erebor au nom du Gondor ! Vous avez formé des alliances au nom du Gondor ! Et vous avez voué fidélité à un Roi Nain ! Mais que se passait-il dans votre tête à ce moment ?! Vous avez mis ma réputation en jeu avec vos enfantillages ! Vous rendez vous compte ? Notre Royaume est déjà bien assez fragilisé ainsi !

- Père... Commençai-je.

Mais il ne m'écoutait pas continuant ses tirades caustiques.

- Vous m'avez désobéi. Vous avez manquez à votre devoir et pire encore, vous avez pris des décisions qui vous dépassaient. Et vous savez comment cela est perçu par notre peuple ? Hum ? De l'insurrection au pouvoir établie, Akëla. C'est grave ! Très grave !

- Père ! Repris-je plus fort pour qu'il m'écoute enfin.

Mon injonction le surprit et il se tue. J'inspirais profondément.

Le Hobbit : The Longest Road - FanFictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant