Le Hobbit : The Longest Road - FanFiction

Chapitre 8 - La compagnie

Le soleil n'avait pas réussi à percer l'épais barrage que formaient les nuages dans le ciel. Ils n'étaient pas foncés pourtant, mais débordaient d'une eau qui se transformerait probablement en flocons d'un instant à l'autre. Une légère brise se leva, balayant quelques mèches blondes du visage de Bilbo. Son regard, jusqu'alors porté vers l'horizon se baissa sur ses mains mutilées puis sur ses jambes couverte de boue séchée. Voilà plusieurs heures que la compagnie courait à travers champ, pour échapper aux bandits, et il semblait désormais que la traque se terminait. Tout était si paisible. Si calme. Une tranquillité qui tranchait avec la tempête qui s'était levée.

Le Hobbit revient dans notre direction d'un pas assuré, nous annonçant que nous étions enfin tranquille.

Exténuée, je me laissais tomber sur des roches environnantes et inspira un grand bol d'air pour soulager mes poumons.

- Gandalf ! Mais où étiez-vous bon sang ?! S'exclama un des Nains, semblant être le chef de la compagnie, en direction du vieux mage.

La voix résonna sèchement dans l'atmosphère mais elle n'empêcha pas le dénommé Gandalf de retenir un léger sourire derrière sa longue barbe grisonnante. Même si la question n'avait rien d'amical, elle était restée dénuée de toute menace.

- Je vous laisse cinq minutes seul et vous vous faites déjà capturer par une bande de crétins !

Il soupira d'effrois puis se ressaisi pour prendre un air plus calme :

- Hum... J'étais au Sud, pour une affaire plutôt urgente...

- Cela vous tracasse ? Vous êtes au courant de quelque chose ? S'interrogea un autre Nain, bien plus âgé que ses congénères.

Le vieil homme se contenta d'hausser les épaules.

- Tout dépendra de la suite des événements, je ne suis pas clairvoyant mon cher Balin.

- Quelque chose concernant Erebor ?

Gandalf secoua la tête en guise de réponse au Nain.

Je considérai quelques secondes sa question. J'avais lu bien assez de livres pour savoir quel genre de danger rodais sur ces terres. Je sursautais brutalement, faisant bondir à son tour le Hobbit, qui avait pris la peine de s'asseoir à mes côtés.

- Attendez... Vous vous rendez à la Montagne Solitaire, Erebor ?! M'égosillai-je. Mais un dragon a pris la montagne depuis des années ! C'est devenu bien trop dangereux, vous ne pouvez pas...

Je ne pus finir ma phrase que le Nain à la forte carrure s'approcha à grand pas dans ma direction. Il était bien plus grand que tout les autres, car j'étais à peine plus haute de quelque centimètres, bien trop peu pour me sentir intimidée.

- Et, qui es tu toi ? Un lutin sans oreilles ? Qui se crois tout permis, bien assez en tout cas, pour juger nos actes ?

Je faillis m'étouffer. Je n'étais désormais plus intimidée par sa prestance, mais plutôt exaspérée de son comportement.

- Un... Un lutin ?! Répétais-je, en essayent de me convaincre de ce que je venais d'entendre.

Je pris une grande inspiration et m'approchai à mon tour, déposant mon index sur son torse, le tapotant avec force.

- Au lieu de m'insulter, tu devrait plutôt me remercier de t'avoir sauvé la vie et celle de tes camarades, car sans mon aide, à l'heure qu'il est, vous seriez encore en train de moisir dans ces satanés cages ! Et puis franchement, à vous voir tous, j'ai du mal à vous imaginer reprendre la Montagne Solitaire à un Dragon !

Je plantai un regard plein de mépris sur le Nain. Ses yeux reflétaient une certaine fougue. Mais... Ils étaient aussi tristes. Glacials au point d'être douloureux lorsqu'ils croisaient les vôtres. Et d'un certain côté, animés par une sombre résignation.