Chapitre 3 - Imprudence

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- Plusieurs semaines plus tard -

Ma tête appuyée contre le montant de la tente chancela légèrement mais cela ne me réveilla pas. Les yeux fermement clos, je semblais ne pas m'être reposée depuis un bout de temps et c'était le cas. De profondes cernes soulignaient mes yeux dont quelques mèches de cheveux foncés étaient venu me chatouiller les cils. Une petite dague pendait lamentablement au bout de ma main droite, témoignant d'une certaine méfiance. Au loin, une branche craqua, sûrement sous le poids de la neige. Je sursautai violemment et ouvrit vivement les yeux, découvrant deux pupilles d'émeraude. Comme si je ne m'étais jamais endormi, je scrutai, vif, les environs. Mais il n'y avait rien. Absolument rien, à l'exception d'une fine couche de neige due aux quelques flocons qui avaient réussi à passer la barrière des hauts arbres qui m'entourait. Une chouette hulula au loin et le silence redevint maître, comme si la neige aux alentours étanchait tous les bruits.

Un léger bruissement retentit à l'arrière de la tente mais je ne me retournai pas. En une poignée de seconde, le cheval noir c'était rapproché de moi, me humant le haut du crâne du bout de son museau froid. J'étirai un petit sourire et passa une main sur son encolure. La solitude peut être une sensation étrange et désagréable. Mais Shadowmere était toujours là pour me rappeler que je n'étais finalement pas si seule.

Je replaçais ma tête en arrière contre la tente et observa la forêt devant moi. Dans le silence, une biche passa à quelques pas de la tente. Son museau fureta longuement dans la poudreuse à la recherche de quelques brins d'herbe, ne se souciant pas une seule seconde de ma présence. Au bout de quelques minutes, elle ne trouva rien et s'éloigna un peu plus loin, espérant y trouver son bonheur. Je la suivi un moment du regard, elle était si belle avec son pelage doré qui tranchait dans ce paysage complètement blanc et surtout, elle semblait si libre et paisible.

Je fermais à nouveau les yeux, le temps de quelques secondes. J'avais chevauchée durant plusieurs semaines. Des mois peut-être ? Car déjà, les jours de pluies se rallongeaient, transformant l'eau en glace au contact du sol.

J'étais fatiguée, affamée et gelée. J'avais quitté le Gondor sans réel but et c'était sûrement mon tort. Certes, j'étais maintenant libre d'aller où je le souhaitais, mais je ne pensais pas que la solitude me pèserait autant.

Mais je n'eus pas le temps d'étendre mes pensées plus longtemps. Un coup fut porté contre la tente qui chancela doucement, je sursautais à nouveau et leva les yeux en direction de la menace. Deux hommes me faisaient maintenant face, leur visage terne et grêlés, ainsi que leur vêtements complètement sale et dégoûtant m'indiquaient qu'ils n'étaient pas du coin non plus.

- Tssss. Mais qu'avons nous là ?

- On dirait bien une maraudeuse. Ricana le second.

- Non, elle ne ressembles pas à une maraudeuse. Juste à une femme complètement perdu et... totalement seule. Souris l'homme qui semblait être le plus âgé des deux.

Je bondis sur mes pieds et les défia de ma dague. Mon geste ne sembla même pas les étonner, le second beaucoup plus jeune, c'était même mis à rire à gorge déployé. A vrai dire, les deux hommes devaient faire au moins deux têtes de plus que moi, autant dire que physiquement je ne faisait pas vraiment le poids.

- Reculer ! Persiflais-je.

- Mais c'est qu'elle mordrait en plus la bougre ! L'homme leva ses deux mains au dessus de sa tête, mais s'avança d'avantage dans ma direction.

Je n'aimai pas cette situation du tout.

- Recule, j'ai dit ! Les muscles de ma mâchoire roulèrent sous ma peau alors que je suivi chacun de ses pas avec ma dague.

Le Hobbit : The Longest Road - FanFictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant