Le Hobbit : The Longest Road - FanFiction

Chapitre 45 - Farewell

Le regard de Bilbo me paralysait. Je ne l'avais jamais vu si en colère. Si menaçant. Une véritable tempête se déchaînait dans ses iris bleutés. Sa respiration paraissait même saccadé et j'imaginais ce cœur qui se débattait comme un fou dans sa cage thoracique.

Si Bilbo avait été à moi l'espace d'un instant. Je venais de définitivement le perdre.

- Bilbo, écoute...

Il leva la main entre nous, me coupant la parole par ce simple geste.

- J'ai... cru... l'espace d'un instant, que vous étiez sincère... Mais je me suis trompé, n'est-ce pas ?

Sa voix rauque trancha l'air lourd et épais qui nous entourait. La question était purement rhétorique et je me retins d'y répondre. Mais ce qui me choquai d'avantage, c'était ce soudain changement d'allocution. J'avais toujours mis un point d'honneur à ce que Bilbo me tutoie, alors pourquoi agissait-il ainsi ?

- ''Vous'' ?

- Comment devrais-je interagir avec une princesse ? Huh ? Nous ne sommes clairement pas du même rang social.

Je secouai la tête de dépit et écarta grand les bras.

- Je t'en prie... essaie de comprendre. Je n'ai jamais voulu de cette vie ! Je n'ai jamais voulu tout ça !

Bilbo me sonda du regard, et je pus presque ressentir son horrible frisson lorsqu'il s'attarda quelques secondes sur les bleus dans mon cou que m'avait laissé Thorin. Un sinistre éclat illumina ses pupilles coléreuses. Mais il détourna bien vite ses yeux de mes marques pour revenir au sujet principal de notre discorde.

- Ça ne change rien au fait que vous m'aillez mentis ! Vous aviez promis d'être sincère avec moi et je vous ai fait cette promesse en retour. Parce que... je vous aimais. Je pensais que c'était réciproque, mais je m'étais apparemment trompé ?

- Et c'est le cas ! Bilbo mes sentiments étaient sincères.

- Non, Akëla. Une Dame de votre rang ne peut pas aimer un petit homme de la Comté tel que moi. Nous ne faisons définitivement pas partie du même monde.

Bilbo eu un petite rire amer avant de renchérir :

- Tombé amoureux d'une princesse... N'est ce pas un comble pour un simple Hobbit ?

- Ne... Ne dit pas ça. Tu est plus qu'un petit homme à mes yeux... Hobbit, Nain, Elfe, Humain, où que sais-je encore, on s'en fiche ? N'est ce pas ? Tu étais le premier à me dire la même chose ! Déclarai-je d'une voix cassée par les sanglots qui remontaient le long de ma gorge.

- Mais vous ne m'avez pas fait confiance. Je pense que cela répond déjà à mes questions.

- Je voulais te dire la vérité... Bien plus tôt... seulement... C'était si difficile pour moi.

- Et quand ça ? Hein ? Difficile ? Akëla, je vous ai montré l'an...

Bilbo retient ses paroles avant de souffler tout bas :

- neau...

Une syllabe qui trébuche sur le bout de sa langue. Une nouvelle lueur dans son regard. Inondant ses iris orageuses. Une hésitation à peine marquée. Personne d'autre n'aurait pu déceler cette furtive incertitude dans son regard, à part moi. Mais je compris bien vite que son geste avait eu une grande valeur pour lui.

Fili avait eu raison lorsqu'il m'avait dit que j'étais lâche. Parce que c'était le cas. Je n'avais pas réussi à dire toute la vérité à Bilbo malgré ma promesse.

Bilbo, lui, l'avait fait. Il m'avait avoué ses plus sombres secrets.

Le corps tremblant et les larmes au bord des yeux, je tentai une dernière fois de répondre :