Dans mon monde on pouvait promener en famille
Notre chère liberté qu'importe le moment
Qu'importe la raison, les masques et puis les gants
Nous pouvions, insouciants, visiter nos amisJ'ai vécu dans mon monde les pique-niques dans les champs
Les pieds nus dans le vent, les pieds du Muscadet
J'ai vécu dans mon monde les tables des restaurants
Les instants triomphants, les moments à fêterJ'ai vécu dans des bars transpirants le bonheur
La chaleur amicale des inconnus d'un soir
On s'prenait par l'épaule, on sentait la ferveur
On chantait Liberté debout sur les comptoirsJ'ai vécu dans des stades regroupant ville entière
Tous aux mêmes couleurs, fête de jaunes et de verts
On sautait dans les bras du copain d'à côté
On fêtait nos victoires et les drapeaux flottaientJ'ai vécu dans un monde de partage en tout genre
J'ai connu les festochs et l'amour à plusieurs
J'ai connu les galoches et les fameux quarts d'heures
Placard américain, découverte des genresJ'ai connu les salles pleines de groupies ahuries
Les salles remplies aussi de punkies en furie
J'ai vécu les pogos, les échanges de doux mots
Les bagarres, les câlins, les troupeaux d'animauxJ'ai connu les folies dans des rues à craquer
Un soir de balle qui roule en plein coeur de Juillet
J'ai connu la folie dans ces rues attaquées
Un soir de balles qui tuent, un soir de cœurs broyésDans mon monde on pouvait traverser les pays
Du moins ceux de l'Union, vieux rêve inabouti
Dans mon monde on pouvait survoler l'océan
Plusieurs fois par journée en crachant dans le ventJ'ai vécu dans un monde aveuglé par l'écran
Un monde fait d'illusions, de progrès du néant
Un monde déraciné blessant sa propre mère
Au nom d'une croissance remplissant nos cim'tièresJ'ai vécu dans un monde de forêts maltraitées
D'océans dégoûtants, de montagnes de déchets
Cloportant les plus faibles en pleine obscurité
Colportant les plus forts au sommet des fauchésJ'ai vécu dans mon monde les inégalités
Selon que tu sois noir, ou blanc, ou pas bien né
J'ai vécu dans mon monde la peur de l'inconnu
Cet étrange étranger à l'accent incongruJ'ai vécu dans un monde ; tout pouvait circuler !
La mondialisation ! Surtout de la misère...
Les touristes détruisaient les forêts et les mers !
La sur-consommation ; tout pouvait être acheté !J'ai vécu dans un monde, fabuleux, frauduleux
Capitaliste malsain, esclavagiste terrien
Un monde où l'on pouvait s'adonner aux plaisirs
Un monde de crétins méprisant l'avenirDans mon monde, le matin, on se serrait la main
À défaut de nos coudes, c'était chacun pour soi
Aujourd'hui, on se soude, et j'espère que demain
Nous nous tiendrons la main, solidaires et en joieJe te raconte un monde, un livre interrompu
Par un virus immonde qui agrippa nos rues
À chacun son crayon, écrivons nos chemins
À travers nos sillons, retraçons nos destins
VOUS LISEZ
Les Rivières aux Poignets
PoetryRecueil de poèmes et chansons Recueil de mots et d'émotions Des textes sombres et lumineux Puisqu'on est tous un peu des deux