Un dernier long virage et pointent les frissons
Perçant les nuages, le soleil se fait un nom
Le paradis sur mer, l'été en horizon
C'est la saison des rires sur ce presque CrozonÀ huit heures le moteur de Pépé annonçait
L'arrivée du pain frais, du journal et du lait
Nous tranchions le bonheur, à chacun son morceau
Confiture au palais, princes de nos ruisseauxPetit déj' éphémère rapid'ment englouti
Par un grand appétit de goûter à la mer
Deux cents mètres de gravier avalés dans la joie
Devant nous la plus belle plage de nos exploitsDes galets ronds et gris nous glissaient sous les pieds
Un muret peu épais nous abritait des pluies
Écumes horizontales d'une mer agitée
Climat un peu brutal pour qui n'est pas d'iciForteresse de sable, nous passions nos journées
À renforcer l'instable, par la mer assiégé
Nous creusions des tranchées pour piéger l'eau salée
Protéger le royaume face aux grandes maréesQuand l'enn'mi, épuisé, enfin se retirait
Nous pouvions, satisfait, enfin nous reposer
Après midi classique pour un mois de juillet
La radio, la musique et le Tour, allongéJaja et son vélo roulaient sur nos transats
Échappé matinal pour soulever les foules
Rattrapé illico par ce Lance en cravate
Debout sur ses pédales quand les autres s'écroulentNous passions nos soirées à l'éclat d'une ampoule
Sous l'auvent, vacillant, éclairant nos carreaux
Réchauffant nos doux coeurs accrochés tout là-haut
Dame de pique, Roi de trèfle, et les heures qui déroulent...Il était enfin temps de gagner nos duvets
Rouge et vert pour mes frères, le mien c'était le bleu
Avant de s'endormir, nos esprits dérivaient
On s'disait des bobards, des histoires de peureuxLa maison du docteur, Jean Gabin c'est bien ça ?
Qu'a sa tombe dans l'jardin, ne t'approche surtout pas !
Et le bruit de la mer, et la houle, et le vent
Percutant, abreuvant les rêves des enfantsMes plus lointains souv'nirs remontent à ce terrain
C'était Pépé, c'était Mémé, c'était demain
C'était la liberté, celle qui n'est pas écrite
Celle qui offre l'horizon à nos yeux sans limitesUn jardin suspendu au dessus de la mer
Un chemin de lumière sans clôtures ni barrières
Un jardin onirique qui vit naître ton père
Nous irons tous les trois revoir Telgruc sur Mer
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Les Rivières aux Poignets
Thơ caRecueil de poèmes et chansons Recueil de mots et d'émotions Des textes sombres et lumineux Puisqu'on est tous un peu des deux