Chopin me fait valser jusqu'à la nuit tombée
Là, sous un clair de lune pas si clair que ça
Obscur chez Debussy, Beethoven est passé
Et l'astre qui s'enfuit emporte un peu de moiPrendre un peu de hauteur est toujours nécessaire
Quand Satie vous invite dans ses profondeurs
C'est au fond du ventre que naissent les lumières
Pour des mots qu'il invente et qui vous noient le cœurEt mes yeux se sont clos, aux frontières réelles
À l'ombre des bougies, de ma conscience éteinte
J'entends fondre les mots qui ne rimaient que d'elle
Je ne suis plus ici, je ne sens plus la crainteLes chandelles vacillent au rythme du temps
Je n'ai vu aucun Dieu au fond de cette église
Sous le murmure de nos applaudissements
Je n'ai vu que des Hommes ornés d'âmes grisesCar il n'est de lumière plus brillante que
Celle qui se confond à nos sombres émois
Et qui perce, un instant, la pénombre à nos yeux
Laissant couler la vie aux visages de joieEt les notes résonnent jusqu'au Panthéon
Qui se dresse, éternel, à quelques rues de là
Où sommeillent quelques uns de nos plus grands noms
De Jaurès à Hugo, de Voltaire à ZolaJe m'excuse, messieurs, de ne penser à vous
Quand j'entends ces musiques, ces divins accords
Je m'excuse, messieurs, je ne pense qu'à nous
Je songe à mes enfants, et je rêve à mes morts.
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Les Rivières aux Poignets
PuisiRecueil de poèmes et chansons Recueil de mots et d'émotions Des textes sombres et lumineux Puisqu'on est tous un peu des deux