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Son parapluie tombe les cendres
Sous les rayons d'un soleil mort
Et sur la tombe de Décembre
Fanent les fleurs de son vieux corps

Pluie de Juin jusqu'à l'automne
Au premier jour de la rentrée
Un cœur s'éteint et lui résonne
Les chants d'amour de ses étés

Et dans le lit des inconnus
Nuée d'oiseaux qui la déforme
À la fenêtre d'un vécu
Vaincu de n'être que des Hommes

Son œil se perd dans les soupirs
Et dans le souffle d'un meilleur
On se promet des avenirs
Que ce soit ici ou ailleurs

Et dans le fond de son drap blanc
Elle fait des trous à ses deux yeux
Pour jouer avec les enfants
Qui ont le nom de ses adieux

Dans la chambre de nos hivers
Brillent encore ses lumières
Au bout des fils et des machines
File l'étoile de nos racines

Je viens poser sur ses dessins
Les couleurs rondes de mes lettres
Des gouttes d'eau entre ses mains
Qui font les rires à nos fenêtres

Je viens déposer des chansons
Qui n'ont pour titre que son nom
Et les carcasses des bateaux
Qui flottent encore un peu là-haut

Les Rivières aux PoignetsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant