Les Rivières aux Poignets

Locquemeau

Premier tournoi pour moi ce soir
Ma main me cache vos regards
Elle me permet d'y voir plus clair
De dire mes mots sans avoir l'air
De les chercher dans l'fond d'ma tête
Elle me permet, et c'est p'tete bête
De ne pas avoir peur de vous
De vos sourires ou de vos larmes
Je passe peut être pour un fou
Les yeux protégés de mon arme
Mais ne le prenez pas pour vous
Regardez moi, droit dans mon âme
J'suis qu'un enfant qui parle pas trop
Qu'écrit des mots sur des coins d'tables
Je n'parle jamais dans les micros
Je ne crois pas en être capable
Je ne suis jamais très à l'aise
Quand les regards se posent sur moi
Je deviens rouge comme une fraise
Mon sang bouillonne et... tagada !
Pourtant j'en ai des choses à dire
Sur l'amour et tous ces trucs là
Depuis toujours je n'fais qu'écrire
Des tas de mots que je n'dis pas
J'écris le temps, les souvenirs
J'écris le vent et les sourires
J'écris souvent quand il est tard
Alors mon encre devient noire
Au fond des nuits de solitudes
Quand la lune brille par habitude
Car elle ne sait rien faire d'autre
Que d'éclairer les marées hautes
Quand le sel s'accroche à vos joues
Pour des torrents de mots humides
Quand le sol marque vos genoux
De vos avants et de vos rides
J'écris aussi quelques colères
Quelques idées que je mélange
Au rouge révolutionnaire
J'écris du bout de mes phalanges
Je n'ai pas la science infuse
Mais j'ai le rêve en solution
Mon sang jaillit et les mots fusent
Pour peindre ma révolution
Mes larmes font l'eau de mes mots
Ce soir j'inonde Locquemeau
Ce jeu de mots est très mauvais
Je vais rester un peu caché...
Juste le temps de vous écrire
Et comme il n'est jamais trop tard
Il me reste une chose à vous dire
Je lève ma main et puis... Bonsoir !