Les Rivières aux Poignets

Vos mondes bleus

J'ai coulé du béton
Fixé la balançoire
J'ai gravé vos prénoms
Le cœur empli d'espoir
Que jamais ne s'envolent
Nos secondes précieuses
Et nos émotions folles
Quand la vie est heureuse

Entre une couche pleine
Et des blagues idiotes
Les vagues des baleines
Et des tortues qui flottent
Aux plafonds de vos chambres
Qui ressemblent au ciel
Je n'vais rien vous apprendre
D'autre que les merveilles

Quand les cailloux au sol
Sont des pépites d'or
Quand les avions décollent
Quand le monde s'endort
Sous des astres filants
Qui paraissent si proches
Qu'en le voulant vraiment
Ils remplissent nos poches

Je vous laisserai croire
Qu'il y a des endroits
Où l'on ne s'endort pas
Lorsque tombe le soir
Qu'à force de rêver
Des gentils dinosaures
On pourra voyager
En vélociraptors

On pourra s'inventer
Chevaliers, magiciens
Tenir le monde entier
Dans le creux de nos mains
Faire danser les arbres
Rien qu'à souffler dedans
Recueillir chaque larme
Pour naviguer le vent

Et je vous montrerai
Qu'il n y a de besoin
Qui n'est pas inventé
Quand on oublie demain
Il faut vivre le jour
Et la nuit s'évader
S'en aller faire un tour
Aux chemins des pensées

Je vous laisserai tendre
Vos deux mains à la boue
Que vous puissiez comprendre
Qu'à se peindre les joues
On devient qui l'on est
Que la Terre est gratuite
Qu'il n y a d'étrangers
Que notre cœur n'abrite

Je jouerai du piano
Dans vos cerveaux d'enfants
Pour que naissent vos mots
Pour que vous soyez grands
À capter les lumières
Et les distribuer
À promener l'hiver
Et caresser l'été

Je ne crois pas au temps
Je vous l'écris assez
Vous serez mes enfants
Pour des milliers d'années
Quand bien même s'éteint
L'univers à mes yeux
Je saurai le matin
Peindre vos mondes bleus

Peindre vos mondes mieux
Que ceux qu'on vous propose
Si la vie est un vœu
Alors je vous dépose
Mes battements de cœurs
Et le monde à vos cous
Mes poèmes couleurs
Et mes rêves de vous.