J'ai marché dans des rues
Que je n'reconnais plus
Sur les rives d'un fleuve
Qui ne me porte plus
Aux effluves d'un temps
Qui me souffle l'odeur
Du temps mort des avants
Qui emporte mon cœurJ'ai pissé sur des murs
Qui n'étaient pas construits
J'ai gueulé dans des rues
Sans jamais faire de bruit
J'ai pleuré sur des joues
Aux visages inconnus
Déposant à leurs cous
Des frissons dévêtusJ'ai trouvé sur les quais
Quelques morceaux de moi
Je les ai rassemblés
Dans un grand feu de joie
Des brouillards de souv'nirs
Qui s'envolaient des cendres
Des étincelles de rires
Qui s'envolent et descendentJ'ai noyé dans la Seine
Mes intrigues et mes actes
Quelques pièces aux sirènes
À ces femmes dans les sacs
Et j'ai bu l'amertume
Chez la femme aux gros seins
La femme aux couleurs brunes
Au visage de rienJ'ai nagé dans les eaux
Goudronnées de mes nuits
J'ai croisé un clodo
Qui semblait être en vie
Être en vie et sans blé
Sans de l'or au poignet
Sans douleur il n'était
Qu'un écho du passéQu'un fantôme endormi
Sur une marche d'église
Je n'sais pas aujourd'hui
S'il a fait ses valises
Ou s'il est encore saoul
À prier les statues
À pleurer ses genoux
Et ses cailloux perdusJe suis resté debout
Dans le lit des oublis
Dans ce monde trop flou
Où les grands sont petits
Je suis resté debout
Dans le lit des vaincus
Dans ce monde si fou
Que les grands sont perdus
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Les Rivières aux Poignets
PuisiRecueil de poèmes et chansons Recueil de mots et d'émotions Des textes sombres et lumineux Puisqu'on est tous un peu des deux