Vacuité

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Explosez vos soleils
Et rayez les rayons
Coupez toutes les ailes
Celles des papillons
Au bassin de la nuit
Je m'élance et me vautre
Bitter Sweet Symphony
Marchez droit dans les autres
N'écoutez plus les gens
Ils ne parlent que d'eux
Rien n'est jamais plus grand
Que le vide et le creux
On finit tous à terre
À voir danser les vers
Qui nous bouffent le ventre
Qui noircissent nos yeux
Y'a rien d'autre à attendre
Le ciel n'est jamais bleu

Crachez sur le matin
Pour y noyer vos rêves
N'attendez pas demain
N'attendez pas la trêve
Nous sommes tous en guerre
Tous en guerre contre soi
Et moi je pends ces vers
À des cordes de voix
Si j'ai le cou serré
J'ai su couler les noeuds
L'estomac dénoué
Sans le cœur j'me sens mieux
Vous n'avez qu'à ouvrir
L'espace de vos bras
Vous pourrez accueillir
Tout c'qui ne compte pas

Rasez vous les cheveux
Ils sont bien trop nombreux
Et gardez bien vos cœurs
De les planter d'amour
Ne comptez plus les heures
Les secondes, les jours
Pissez contre les murs
Des églises, des tours
Moi j'ai la foi c'est sûr
Depuis que je suis sourd
Je ne vous entends plus
Et je m'en porte mieux
Je ne vois que des culs
Qui se prennent pour Dieu

Et ne vous tenez plus
Les mains et les destins
Emmerdez la vertu
Elle vous le rend bien
Baisez vous d'temps en temps
Animaux que vous êtes
À vous sentir vivants
Un sexe dans la tête
Genoux endoloris
Par des bourrins sans âme
Quand les filles disent oui
Elles se prennent pour des femmes
Le regard à la terre
Et le cul aux étoiles
Je vous bénis mes frères
Des eaux saintes du sale

N'allumez pas vos nuits
Et cachez vos visages
Vous mourrez aujourd'hui
Oubliez d'être sages
Il n y a qu'à la folie
Que l'on tienne promesse
Moi si j'aime la vie
C'est de dos, ou de fesses
Ne vous racontez pas
Les soleils et les lunes
Qu'il y a des endroits
Des amours, des fortunes
Il ne règne ici bas
Que des ombres de nous
L'éphémère et l'émoi
Tu sais moi je m'en fous

Ne battez plus les cœurs
En dedans vos poitrines
Tu sais moi quand je pleure
C'est des larmes cyprine
À me niquer les lèvres
Déboîter la mâchoire
Jamais rien ne m'élève
Que des cris dans le noir
Alors brûlez vos âmes
Elle ne servent à rien
Dans le bleu d'une flamme
Cramez vous bien les mains
Cramez vous bien le coeur
Au bûcher des regrets
La cendre n'a l'odeur
Que de nos vacuités

Les Rivières aux PoignetsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant