Le Monde Pleure

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Ce sont nos vides en vidéos
Que l'on propage sur les réseaux
C'est la culture de nos ados
Qui montrent leurs culs sur des photos
C'est des minettes, la bouche en coeur
Pour ressembler à des putains
Qui sont modèles influenceurs
La connerie jusqu'au bout des seins

C'est des fake-news, c'est des complots
En théories pour des blaireaux
Qui ne savent rien mais qui disent tout
Nouveaux crétins, nouveaux gourous
C'est des coups d'buzz, c'est des coups d'com
Nos sociétés publicités
Pour vendre à l'aveugle édenté
Un p'tit écran avec une pomme

Et le monde pleure, c'est la montée des eaux
Et le monde meurt, chaque soir aux infos
Et moi j'ai peur, au fond d'un vieux bistrot
Et moi j'ai peur, seul dans ma parano

Une fusillade dans une école
Et l'Amérique tombe à genoux
Une asphyxie, un homme au sol
Et l'Amérique pose un genou
Dans le pays des libertés
Des armes à feu tout près du coeur
Dans le pays des libertés
Mieux vaut avoir la bonne couleur

Un génocide au gaz sarin
Un assassin qui sert des mains
Encravaté dans les télés
Sur le trône de l'impunité
Un attentat dans un journal
Et c'est le monde qui pleure Paris
En défilé dictatorial
Ferme les yeux mon pauvre Charlie

Et le monde pleure, c'est la montée des eaux
Et le monde meurt, chaque soir aux infos
Et moi j'ai peur, au fond d'un vieux bistrot
Et moi j'ai peur, seul dans ma parano

Ce sont des vents de fin du monde
Qui soufflent l'Homme comme une poussière
Ce sont des pluies qui nous inondent
Et qui nous noient dans nos misères
Ce sont les forêts qu'on décime
Qui font comme un réchauffement
Ce sont nos actes, ce sont nos crimes
Qui nous éteignent, naturellement

C'est l'nucléaire dans nos cerveaux
Viens on respire tous les chimiques
Qui brûlent nos terres et nos ghettos
Dans des nuages épidémiques
C'est le grand feu des républiques
C'est la révolte des irradiés
Sous le gilet des utopiques
C'est la révolte des condamnés

Et le monde pleure, c'est la montée des eaux
Et le monde meurt, chaque soir aux infos
Et moi j'ai peur, au fond d'un vieux bistrot
Et moi j'ai peur, seul dans ma parano

Un suicidaire se jette à l'eau
Avec une corde autour du cou
Un poignet taillé au couteau
Et une grande boîte en acajou
Les yeux bandés jusqu'au cimetière
À la lumière d'une mort certaine
Il est inscrit sur une pierre
Ici repose l'espèce humaine

Les Rivières aux PoignetsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant