Ferme les yeux, imagine les sourires partagés
L'insouciance en soirée, l'ordinaire liberté
Des instants suspendus de bonheur infini
Où le ciel est orné de mille coeurs qui brillentFerme les yeux, pense à ceux qui ont vu s'effondrer
En à peine une seconde toutes leurs vérités
Ils se cachent, sans comprendre, menacés d'un fusil
Ils se cachent et ils tremblent en plein coeur de ParisFerme les yeux, pense à ceux qui sont morts sans savoir
Qu'ils seront nos hommages, qu'ils seront nos mémoires
Ferme les yeux, pense à ceux qui les pleurent chaque minute
Souviens toi les visages, ce sont ceux de la lutteFerme les yeux, pense à ceux qui sont morts au combat
Ces soldats non armés brandissant Liberté
Aux bistrots des amis, aux soirées de fiestas
Ils sont morts d'être là, ils sont morts de s'aimerFerme les yeux, pense à ceux qui pour un peu d'musique
Ont été condamnés, mort ou perpétuité
Par des pions, des soumis d'un état islamique
Au nom d'une religion qu'ils aiment à inventerFerme les yeux, pense à ceux qui sont morts fusillés
Dans une salle de concert aux allures de charnier
Fusillés d'être né du pays Liberté
Fusillés d'ignorance aux terrasses des cafésFerme les yeux, pense à ceux qui en sont revenus
Témoignant en sanglots de ces horreurs vécues
Reconstruire, et sourire, mais l'oeil restera grave
Vivre avec les images, les collines de cadavresFerme les yeux et respire les odeurs de l'enfer
Les odeurs mélangées de poudre, de sang, de fer
Ferme les yeux et entend le silence de la peur
Un silence étouffant tous les cris de douleursFerme les yeux, pense à ceux qui par fatalité
Se sont pris les visages dans leurs mains amoureuses
Dans un dernier regard se sont dit qu'ils s'aimaient
Pour un dernier baiser sur des lèvres orageusesFerme les yeux en hommage à leur humanité
Eux qui furent la beauté au milieu des horreurs
Eux qui furent la lumière en pleine obscurité
À se prendre les mains pour faire face aux terreursFerme les yeux, je t'en prie, une seconde éternelle
Sens ton coeur battre pour ceux qui seront nos histoires
Et qui trinquent à la vie aux terrasses du ciel
Ferme les yeux en souv'nir, ferme les yeux pour mémoireÀ ces femmes, à ces hommes, un hommage essentiel
Pour que jamais l'oubli ne mène aux ignorances
Pour que jamais folie ne condamne notre ciel
À pleurer chaque jour la mort des innocencesÀ ces hommes, à ces femmes, un hommage immortel
Pour que vivent leurs lumières, pour qu'elles soient l'étincelle
Celle qu'allume les grands feux qui ont fait les humains
Et ces danses éternelles... Vos soleils dans nos mains...
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Les Rivières aux Poignets
PoesíaRecueil de poèmes et chansons Recueil de mots et d'émotions Des textes sombres et lumineux Puisqu'on est tous un peu des deux