Le Nostre Anime Morte

40. Qu'est-ce que tu me caches, Ezio ?

PDV de Evelina :

Je fixe le plafond, mon corps affalé en étoile de mer sur mon lit. Je réfléchis.

Ma vie en ce moment ne va plus dans le bon chemin. J'ai l'impression que mon entourage s'éloigne de moi petit à petit. Il se décroche comme une algue à son rocher. Et je ne sais pas pourquoi.

Mon frère, lui, c'est une réalité. Il me cache quelque chose, je le sais. Il ne vient plus me voir dans ma chambre tout les matins. Il ne me calme plus la nuit lors de mes cauchemars. Il n'est pas souvent dans la maison aussi. Mon coeur se brise au fur et à mesure.

Maman me manque. Tout les jours. Je suis allée sur sa tombe, hier. Et sur celle de Calista. J'ai cru que ça me ferais du bien de libérer mon mal être, en leurs en parlant. Mais je me suis trompé. C'est pire. Bien pire.

Elles me manquent plus de tout.

Je voudrais que Nella soit là. Je sais qu'elle me comprendrait, elle au moins. Ma cousine est la meilleure. Elle m'aurait apporter un verre de gingembre et de citron, puis m'aurait fait la morale en mode « Eve', lèves-toi et combats le monde. Il a besoin de toi. Tout le monde dans cette maison à besoin de toi. De ta douceur. Ne laisse pas ton cerveau embobiner ton coeur. Ezio est ton frère, il ne t'abandonnera jamais. Maintenant, bois ton truc pas bon du tout et mates-moi ce beau gosse à la télé. »

Toujours elle critique ma boisson préféré. Le gingembre et le citron, miam.

Je souris toute seule face à cette vision de Nella entrain de grimacer quand je bois le liquide. Elle aime rien elle aussi.

Mon sourire disparaît rapidement quand ma porte s'ouvre et que la tête de mon frère apparaît.

-Je viens juste te demander si t'as vu mon poignard. Tu sais le doré ?

Et le « Salut beauté ! » il est où, bouffon ?

-J'en sais rien. répondais-je, lui tournant le dos.

-Ah merde. T'es sûre ? demande-t-il, tapotant sûrement ses doigts sur le bois de la porte.

-Ouais.

Ses pas s'entendent autour de moi, des tiroirs s'ouvrent. Mais ça va, oui ? Je me retourne rapidement et me lève décidée.

-Non ho il tuo cazzo di pugnale! Distogli lo sguardo, cosa ci farei, eh?! E smettila di esaminare le mie cose, maledizione! m'exclamais-je, en le fusillant du regard. ( J'ai pas ton putain de poignard ! Va voir ailleurs, qu'est-ce que je foutrais avec ça, hein ?! Et arrête de fouiller dans mes affaires, bon-sang ! )

Il reste impassible, me fixant à son tour. Les bras le long de son corps. Quand sa bouche s'actionne après de bonnes longues secondes.

-Qu'est-ce qui t'arrives, puttanna ?

-Qu'est-ce qui m'arrives ? Plutôt à toi de me le dire, tu penses pas ? je marque une pause pour m'approcher de lui et pointer mon doigt contre son torse. Qu'est-ce que tu me caches, Ezio ? demandais-je, la voix tendue.

Je peux sentir son souffle se coupé. Et la seconde d'après il tourne des talons en disant :

-Rien. Je vois pas qu'est-ce que je pourrais te cacher.