Le Nostre Anime Morte

62. Prunelle de mes yeux.

PDV de Milo.

Je gonfle les poumons, cale correctement mon dos, serre mes mains sur la barre puis la ramène à mon torse, mes joues deviennent rouges lorsque je tends mes bras, rapidement je la repose au dessus de moi.

Je me relève, essuyant mon front avec une serviette. Mes biceps me font un mal de chien, j'ai trop forcé.

Déterminé à vouloir terminer ma séance, je me recale sur le siège, mais mon téléphone vibre dans ma poche au même moment.

Numéro inconnu.

Mes sourcils se froncent, c'est qui encore ?

Je décroche.

-Ouais ?

Silence.

-Ouais, allô ? répétais-je, alors que ça m'irrite déjà.

-Oui, Milo..

Même entre milles, je la reconnaîtrais.

-J'ai demandé ton numéro à papa, je ne savais pas si tu avais encore le même qu'avant, j'ai p-

-Respira, Nella, dis-je, lorsque je l'entends balbutier trop de mots à la fois.

Elle souffle au bout de l'appareil, comme ci elle était stressée.

Cette appelle me choque, moi, pourquoi m'appelle-t-elle alors que je suis là cause de ces soucis ?

Je ne lui en veut pas de m'en vouloir, je comprends. Je m'en veux à moi aussi.

Je ne veux même pas imaginer ces nuits, où ces journées, lorsqu'elle me pensait mort.

Si elle savait comme je m'en veux, comme je me maudis, mais je ne pouvais pas faire autrement.

-Je suis désolée, mio fratello..

Sa légère voix se brise, non, principessa.

-Pourquoi tu t'exc-

-Je suis tellement désolée de t'en vouloir alors que tu n'y es sûrement pour rien, je suis désolée si tu as dû endurer durant tout ce temps, je suis désolée d'être parti sans t'être pris dans mes bras, je suis désolée de te faire subir tout ça, me coupe-t-elle, à pleins poumons.

Je mets du temps à assimiler ce qu'elle vient de dire.

-Quand tu seras prêt à me dire ce qui s'est passé, je serais là, que ce soit demain, ou dans deux mois ou même dans dix ans, je serais à tes côtés, tu es mon frère, tu es ma famille, tu es une partie de moi, Milo, continue-t-elle.

La mia sorellina..

Mes doigts frôlent ma longue cicatrice, encore rouge, entre mes pectoraux, ce n'est pas jolie à voir. Les gens diraient que ça fait mauvais garçon, mais ils n'aimeraient pas être à votre place.

-T'es là ?

Je ne m'étais pas rendu compte, mais je n'ai pas répondu depuis plusieurs secondes.