Le Nostre Anime Morte

57. Ma vie entière.

PDV de Ezio.

Mes membres tremblent. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti cette émotion.

La tristesse ?

Le dégoût ?

L'incompréhension ?

Tout se mélange dans ma putain de tête. Puis je me dis que, peut-être, je suis dans un monde parallèle.

Réflexe, je me pince le dos de la main. Aïe.

Réalité.

Assis en face de moi, il joue avec l'une de ses mèches bouclés, tic nerveux. Je ne le connais que trop bien. Ensuite, il va regarder ses mains pendant au moins dix secondes puis rejouer avec sa mèche de cheveux.

La seconde d'après, il fait exactement ce que je viens de dire.

C'est comme mon frère. Je connais ses faits et gestes quand il est stresser, triste, joyeux, énervé, vexer, etc. Je connais ses réparties, je connais le ton qu'il va employer. Je sais tout à l'avance.

Je savais tout à l'avance. Je ne connais peut-être plus rien de lui. Il est mort. Fin, vivant maintenant. Mais passer pour mort.

Je le fixe, jusqu'à c'que ses yeux bleus rencontrent enfin les miens. J'essaye de chercher dans son regard des réponses, putain qu'est-ce qu'il fou là.

-Arrête de me guetter comme ça, je sais ce que t'es entrain de faire, lance-t-il, en s'affalant sur le canapé.

Je ne réponds rien, trop troublé. Je l'analyse, de la tête au pied.

Plus baraqué qu'avant.

Plus tatoué qu'avant.

Plus culotté qu'avant.

Plus...le même qu'avant.

Je me lève d'un bond et m'approche de lui, mon bras se lève et je lui assène un poing dans l'épaule, celle-ci part en arrière et Milo lâche un grognement de douleur.

-Cosa ci fai qui, stupido?! ( Tu fous quoi là, imbécile ?! )

-Sto solo controllando se sei davvero vivo. ( Je vérifie juste si tu es vraiment en vie.)

...et aussi parce que tu le mérites, connard.

J'ai besoin d'un verre...ou d'une bouteille.

Je m'approche du bar et cherche l'alcool le plus fort. Peut-être que si je suis bourré je lui en voudrait moins de nous avoir laissé seul, alors qu'il était présent sur terre.

-Imagine c'est un clone ou un truc du genre ?!

L'arrivée brusque de ma sœur me provoque un sursaut, je souffle bruyamment et lève les yeux au ciel.

-J'rigole pas, putain on peut pas revenir d'entre les morts, à part si t'es un mortel. Oooh m-

-Evelina, la tua bocca.