Le Nostre Anime Morte

50. Promets-moi.

PDV de Nella :

Depuis le départ des russes, je me sens seule. Je ne pensais pas mais, je me suis attachée à cette petite Veronika. Elle a réussi à me remonter le moral en quelques jours. Mais maintenant, la solitude revient.

Plus la vie continue, plus j'ai l'impression que je n'arriverai jamais à faire mon deuil. Ou pire encore, j'ai l'impression de me morfondre dans mes démons.

Décidée à ne plus y penser, j'enfile mes gants et fixe le punching-ball. Mon premier coup résonne dans la salle, puis les autres enchaînent.

Ezio a tenté plusieurs fois de me raconter la vrai version, mais je ne l'ai pas écouter, pour tout avouer. Je ne l'ai pas laissé faire. Et c'est con de ma part. Je sais. Mais l'entendre me parler alors que cette même bouche m'a menti, c'est horrible. Il n'y a jamais eu ça entre nous, jamais. Alors pour le coup, ça fait mal. En sachant sur qui et quoi il a menti, c'est le pire. Il ne pouvait pas faire ça.

Mon pied tape dans le sac, la douleur se ressent instantanément mais je ne m'arrête pas pour autant.

Aucune douleur ne dépassera celle que ressent mon coeur.

À bout de souffle, je m'effondre à terre, les genoux en premier. Ma respiration s'entend pratiquement dans toute la salle, mon front déborde de sueur et mes poings souffrent.

Je sursaute quand je remarque Lee, adossé au mur à ma droite. Je ne l'avais pas remarqué avant.

-Tu m'as fais peur, lâchais-je, en me relevant. Ça fait combien de temps que t'es la ?

-Assez longtemps pour remarquer que quelque chose te tracasse, me répond-il, ce qui me fait froncer les sourcils.

Je n'ai pas réellement parler à Lee depuis qu'on se connaît. Il est discret, et presque muet. C'est dommage, j'adore sa voix.

-Comment ça ?

Je feins la conversation, je n'ai pas envie de déballer ma vie, encore une fois. Je n'aime pas être le centre de l'attention.

-Le pauvre punching-ball n'a rien demandé, et toi tu le rafales de coups. Qui ne sont pas doux.

-C'est fait pour ça, non ?

Il avance et me contourne, pour aller chercher plusieurs lames.

-Pas faux, mais j'ai quand même raison sur un point.

Je fronce les sourcils alors qu'il pose les objets sur la table, en ligne.

-Lequel ? demandais-je.

-Quelque chose te tracasse, souffle-t-il.

Je tourne la tête, ne voulant pas rencontrer son regard. Lorsque j'allais saisir une lame, il me coupe dans ma lancée en disant :

-Laisse ça là, et viens avec moi.

Alors qu'il avance jusqu'à la porte, je reste plantée comme un piquet. Il se retourne, me toise quelques secondes puis me tends sa main.

-Viens, répète-t-il.

-Où v-

-Roh, il faut tout faire ici, râle-t-il avant d'empoigner mon bras, me traînant derrière lui.