20 Décembre. 06H41.
Division du FBI _ Salt Lake City.
257 Est 200Sud, Suite 1200, UT 84111.
Prosterné sur son bureau, la tête enveloppée dans ses bras, l'assise inconfortable, King s'était assoupi, harassé par le travail. Il avait passé un bonne partie de la nuit à cogiter, se diffusant inlassablement le film de cette scène abominable, revisitant les derniers souffles de la victime de radiations. Après être rentré de son voyage à Denver, il avait précipitamment rejoint l'impressionnant bâtiment blanc abritant l'une des succursales du FBI. Cet imposant édifice, véritable forteresse, contenait plusieurs divisions dont celle à laquelle King appartenait, traitant des enquêtes liées de près ou de loin au terrorisme international.
Là, malgré l'heure tardive, il s'était empressé de contacter son boss, David J. Lasky, afin de lui communiquer ses premières impressions. Ce dernier avait ensuite rendu compte au Directeur du Bureau à Washington, qui en avait référé au Ministère de la Défense et au Secrétaire d'état, ceux-ci en ayant touché deux mots aux interlocuteurs en charge de la Sécurité Nationale auprès du Président. Toute suspicion d'une attaque sur le sol américain faisait l'objet d'une attention particulière et, depuis les attentats survenus à New-York, la Présidence était immédiatement informée de toute entrave suspecte.
L'information redescendit aussi vite jusqu'à King. Les ordres résultaient du protocole habituel, il devait se mettre en chasse pour contrecarrer les plans maléfiques d'une éventuelle cellule terroriste, et s'emparer de cette arme dévastatrice, si tant est que la menace soit réelle. Cela pourrait s'apparenter à un exercice, sauf que les décès répertoriés à Denver et liés à une exposition excessive à une radioactivité, n'annonçaient rien de très rassurant. Néanmoins, avant que le gouvernement ne prenne des dispositions plus alarmantes, il fallait identifier et jauger la menace. D'autant plus qu'il était impensable d'imaginer qu'une telle bombe puisse circuler librement sur le territoire américain, surtout si elle était défectueuse, faisant ainsi d'elle l'objet d'un danger imminent. La contamination due aux radiations avait déjà coûté la vie à de nombreuses personnes. A aucun moment, cette situation ne devait dériver vers un scénario catastrophe affichant des millions de morts à la clef.
Lasky avait donc pris certaines dispositions en réclamant la mise en place d'un niveau de sécurité approprié, la défense nationale et le service des armées étaient donc passés automatiquement en DEFCON 3.
Il existe cinq niveaux de DEFCONi.
DEFCON 5 : Préparation normale en temps de paix.
DEFCON 4 : Préparation normale, mais renseignements accrus et mesures de sécurité renforcées.
DEFCON 3 : Accroissement de la préparation des forces au-dessus de la préparation normale.
DEFCON 2 : Accroissement supplémentaire dans la préparation des forces, mais inférieure à la préparation maximale.
DEFCON 1 : Préparation maximale des forces [état de guerre]. Ce niveau est prévu pour une attaque imminente ou prévue de l'armée américaine ou du territoire américain par une armée étrangère. Ce niveau d'alerte n'a jamais été atteint.
Sans vouloir céder à la panique, une stratégie militaire et politique avait été prise, de sorte que le gouvernement au complet puisse d'ores et déjà quitter la Maison Blanche pour se rendre dans un lieu hautement sécurisé et tenu secret. Les fêtes de fin d'année prêteraient naturellement un parfait alibi aux divers membres du Congrès qui s'exileraient quelques jours sans éveiller les soupçons. La Garde Nationale fut réquisitionnée et les forces armées se tenaient sur le pied de guerre, prêtes à parer à toutes éventualités. Un déploiement de forces exceptionnelles mais qui était presque devenu une formalité puisque l'exercice, organisé à grande échelle par les services secrets et divers acteurs gouvernementaux, avait lieu trois ou quatre fois par an.
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MASTERS OF THE MAN
Mystery / ThrillerCar il n'y a rien de caché qui ne soit manifesté, ni rien de secret qui ne soit connu et ne vienne à la lumière.. Luc 8.17 .................................................. Depuis l'aube des temps et quelques soient les civilisations, les cultures...