XII

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22 Décembre. 01H03.

Siège du Groupe Bilderberg.

Conversation téléphonique tenue secrète.




Comment cela se présente t-il ?Comme vous le savez, la fouille chez Kaufman n'a rien donné, et j'ai perdu une grande partie de mes hommes dans les opérations de fouilles.Je suis au courant. Mais je crois que vous avez été gracieusement rémunéré, donc j'attends de vous que votre mission soit menée à bien.Ne vous en faites pas pour cela, je ne suis pas qu'un mercenaire, je suis aussi un professionnel avec un code d'honneur, et je m'acquitte toujours de mes engagements. Je crois que les gens qui vous ont recommandé mes services ont dû vous dire que je mettais toujours un point d'honneur à mener mes missions jusqu'à leur terme.C'est juste. Et où en êtes-vous, par rapport à l'information que je vous avais transmise ?L'agent King s'est bien rendu à New-York comme vous me l'aviez annoncé. Il a renvoyé son équipe sur Salt Lake et s'est rendu au Smithonian. Mais ne vous en faites pas, j'ai un gars qui les surveille. Je vais faire en sorte qu'il rentre chez lui sans faire d'histoires.Bien, bien.Delinda Cross est également avec lui, comme vous l'aviez prévu.Soyez prudent. Je tiens à elle comme à la prunelle de mes yeux. Je ne veux aucune vague et aucune prise de risque la concernant. Au besoin, je vous demande même de veiller sur elle.Comme vous voudrez, c'est vous le patron et comme l'on dit : le client est roi.Et pour ce qui est des scientifiques ? Qu'envisagez-vous ?Je m'en occupe. J'envisage la destruction de toutes sources d'informations, donc de toutes formes de preuve.Ce ne sera pas suffisant, je le crains. Ils se sont trop engagés. Il nous faut une solution radicale afin de protéger nos intérêts. Même si nous maîtrisons les médias et le net, je ne veux pas qu'une bande de fous furieux réduisent à néant plus de cinquante ans de travail.Que me soumettez-vous ?De faire table-rase.Comme vous voudrez. Mais en êtes-vous bien sûr ?Il y a des dommages collatéraux dans toute forme de guerre, n'est-ce pas ?Sale guerre.Mais bien qu'ils soient gênants pour nos petites affaires, je ne veux pas de crime de sang. Suis-je bien clair ?Vous souhaitez juste les sortir du terrain ?Disons simplement que, pour eux, la partie est terminée. Je vous laisse disposer des moyens à mettre en œuvre mais je ne veux pas que des scientifiques renommés parsèment les pages nécrologiques de mes journaux.N'ayez pas de soucis, je saurais faire en sorte qu'ils aient, comment dire, de petits accidents de la vie quotidienne.Nous nous entendons donc bien.Je vous recontacte dès que le travail sera effectué.Non. Je dois quitter l'Europe pour rentrer au pays, c'est donc moi qui vous recontacterais.

La conversation s'interrompit.

Le commanditaire de cette rafle passa l'une de ses mains sur le crâne, tandis que l'autre tentait désespérément de dénouer son col de chemise. Puis, il se servit un whisky et sortit de son bureau afin de prévenir son major d'homme de son départ imminent.

La fatigue se faisait sentir sur son visage.

A chaque gorgée de son breuvage de malt, il ne s'empêchait pas de penser qu'il venait d'envoyer la mort aux trousses de ces scientifiques. Désormais, la machine était lancée et plus rien ne saurait la stopper.

Comment ai-je pu employer la manière forte à l'encontre de civils ? Quel monstre suis-je devenu ?

Rongé par les remords, il sortit une photo de la poche intérieure de son blaser. Il sourit.

Le visage de Delinda Cross y était dépeinte en filigrane.

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