La journée s'était écoulée à une vitesse effrénée.
Suite aux conseils pertinents de Cross, le chef de section avait réquisitionné l'une des planques du FBI et, avec ses agents, avait investi une petite maison dans un quartier résidentiel à deux pas d'Assembly Hall dans le Temple Square. Une équipe de techniciens, déguisés en personnel d'une franchise de vente de mobilier, avait discrètement installé tout le matériel nécessaire à Roberts pour continuer ses recherches dans la plus grande discrétion. Les serveurs informatiques ronronnaient parfaitement et chauffaient à eux seuls tout le rez-de-chaussée. Des dizaines de cartons contenant des rapports, des données, des informations classées secrètes, avaient été entreposés dans les chambres à l'étage.
Roberts avait du pain sur la planche. D'ailleurs, la tâche lui était devenue plus ardue. Ses premières investigations n'avaient pas satisfait son chef. Malgré tout son talent pour démanteler les bases informatiques étrangères, cracker les pare-feux des logiciels de protection d'agences gouvernementales, il n'avait rien obtenu de probant. A priori aucune ogive, aucune bombe et aucun matériel radioactif n'avaient disparu ou bien n'avaient été déplacés,, ce qui était plutôt rassurant bien qu'énigmatique. Alors, il avait orienté ses recherches vers des vols éventuels d'uranium et de plutonium, dans l'hypothèse qu'un groupe terroriste ne s'engage à fabriquer un engin artisanal, mais en vain. Pas la moindre activité anormale ou susceptible d'attirer leur attention n'avait été révélée durant ces dernières semaines. Il avait même vérifié si les carrières d'uranium n'avaient pas été visitées mais les contingents de l'ONU, garantissant la sécurité de ces sites, n'avaient pas établi le moindre rapport concernant un quelconque incident ou un supposé vol.
Bensousan, de son côté avait consulté ses anciens camarades d'arme aux quatre coins de l'Orient et de l'Asie. Là encore, les nouvelles n'étaient pas fabuleuses. Tous ses contacts avait été formels, et pas un seul des grands groupements islamistes n'avaient déployé la moindre activité suspecte. Tout semblait calme, peut-être trop calme. Toutes les organisations liées aux renseignements généraux affirmaient, en outre, que des bruits de fond naviguaient ici et là sur la possibilité d'une attaque imminente, mais là aussi, leurs origines étaient trop floues pour conclure à une prochaine atomisation. Une chose incroyable prenait néanmoins forme car, si les sources d'informations étaient belles et bien exactes, ni l'Asie, ni l'Orient, ni l'Afrique n'avaient commandité un acte répressif à l'encontre des Etats-unis. Il y avait bien quelques cellules actives isolées, déjà répertoriées par le FBI et sous étroite surveillance, qui pouvaient développer des agissements obscurs mais ces activistes ne pouvaient pas lever le petit doigt sans être repérés ni être identifiés par les satellites à reconnaissance faciale.
La possibilité qu'il s'agisse d'un allié est-elle une option ? se demandait King.
Justement, le Docteur Sullivan du CDC avait faxé les dossiers des autopsies pratiquées sur les victimes de Denver. Ses conclusions étaient affligeantes mais n'apportaient rien de plus que King et son équipe ne sachent déjà. En revanche, elles leur apprirent qu'en plus des six cas d'hyper radioactivité recensés jusqu'à présent, de nombreux autres similaires avaient été diagnostiqués par diverses antennes du CDC et du NIHi, sur l'ensemble du territoire américain. Au total, avec ceux de Denver, cela faisait vingt et une âmes dévastées par le même mal. Curieusement, un fait perturba King ; car la majorité de ces hommes, hormis quelques Américains étaient tous caucasiens et originaires d'Europe, de pays nordiques ou de Russie. Le schéma qui se construisait petit à petit n'était pas cohérent avec leur affaire. Ces hommes n'avaient apparemment pas le profil de terroristes prédéfinis par l'opinion publique.
Qu'est-ce qu'ils faisaient ici ? Vacances, affaires, voyage officiel ? Il nous faut en savoir davantage sur leur identité.
Le CDC officialisa immédiatement la découverte d'un foyer épidémique de tuberculose, ce qui n'avait aucun rapport avec les symptômes des patients décédés, mais c'était une histoire qui plairait aux médias qui s'y aventureraient. Cette démarche, en-dehors des sentiers battus et des protocoles, avait simplement pour but d'accorder du temps à King et à son équipe.
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MASTERS OF THE MAN
Mystery / ThrillerCar il n'y a rien de caché qui ne soit manifesté, ni rien de secret qui ne soit connu et ne vienne à la lumière.. Luc 8.17 .................................................. Depuis l'aube des temps et quelques soient les civilisations, les cultures...