XXXI

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22 Décembre. 18H24.

Planque du groupe d'intervention antiterroriste.

Salt Lake City.




Depuis peu, les nouvelles affluaient de toutes parts. Aussi bizarre que cela puisse paraître, des informations se véhiculaient dans toute la ville comme une traînée de poudre au sujet d'un appareillage de type nucléaire qui serait à vendre sur des marchés parallèles. Quelques heures auparavant, il ne suintait pas la moindre bribe de révélations, les lèvres étaient soigneusement scellées, et là, toute la ville était en effervescence.

Perlman avait ainsi remonté le fil des informations. Ce n'avait pas été difficile puisque l'un de ses indics l'avait directement contacté afin de lui annoncer une bonne nouvelle, comme il l'avait stipulé. En fait, la nouvelle en question n'était pas si agréable que cela à entendre. Selon les bruits qui vagabondaient sournoisement dans quelques rues malfamées de la High Mile, un important trafiquant d'armes venait de poser ses valises en ville pour y effectuer une transaction. Des Israéliens seraient détenteurs d'un gros stock d'armes et de munitions qu'ils auraient dérobés, à la patrie russe, lors de la chute du régime communiste conduisant à la fin de la guerre froide. Il serait question, dans cet arsenal, de fusils d'assauts, de fioles de poisons bactériologiques et d'un engin meurtrier capable de rivaliser avec les désastres commis à Hiroshima et Nagasaki. Là aussi, une chose étrange suscita l'interrogation de l'agent du Bureau. Lui qui avait roulé sa bosse dans la rue et fréquenté moult indics, qui s'était frotté à des bandes organisées, des trafiquants en tous genres, il s'étonnait qu'un petit informateur de pacotille lui remette des données aussi importantes sans marchander son tarif, sans même discuter d'une éventuelle protection policière. Perlmann connaissait ce gars et le savait sobre, ce n'était pas un adepte de diverses drogues, mais juste un type qui avait fait de petits larcins dans le passé et dont le milieu social l'avait cantonné à fréquenter des malfrats malgré lui. Ce malheureux, avec toute sa tête, savait qu'en divulguant une telle info ne ferait pas long feu et que la police fluviale mettrait moins de temps à retrouver son corps flotter au-dessus de la Jordan River que de mettre la main sur cette hypothétique bombe. D'un autre côté, il ne fallait négliger aucune piste. Justement, les pistes étaient si maigre que Perlman tenta malgré tout de remonter cette filière avec l'aide de Bensousan. Le pro de la rue et le linguiste faisaient le tandem idéal pour démanteler un réseau de trafiquants internationaux.

Perlman, après avoir communiqué par mail les tenants de cette nouvelle piste auprès de son chef d'unité, contacta son indic et convint d'une rencontre sur un terrain neutre.

MASTERS OF THE MANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant