III

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Ses longs cheveux noirs et luisants glissaient le long de ses épaules et se perdaient sur sa poitrine généreuse. Une veste fermée en son centre par un unique bouton, son chemisier en satin blanc scintillant, sa jupe droite unie et sombre, ses bas saillants et ses escarpins à talons aiguilles laqués révélaient toute la grâce et la féminité de cette jeune femme. Ses yeux verdâtres, son teint hâlé, ses lèvres rosées, et son grain de peau fin et lisse affichaient un charme indéniable. Son regard de feu, son minois malicieux et sa chevelure académique ne pouvaient que faire fondre le cœur des hommes. D'ailleurs, quel homme normalement constitué n'aurait pas succombé à cette plastique angélique ?

Dès qu'il posa les yeux sur elle, King fut subjugué.

Dieu qu'elle est belle !

Le jeune agent avait salué la journaliste d'une ferme poignée de main, comme pour marquer son territoire, mais face à cette beauté envoûtante, il tardait à la lui lâcher. Leurs regards s'étaient croisés et se trouvaient désormais joints par un filin invisible d'émotions émergentes ; lui, désarçonné par l'éclat émanant de Delinda Cross, elle, impressionnée par le charisme de cet homme. King tenta de dissimuler tant bien que mal son attirance. En aucun cas, il lui serait permis de manifester un quelconque sentiment, d'autant plus auprès d'une consultante du Bureau, d'une consoeur. Il se fit violence et baissa les yeux tout en desserrant ses doigts, laissant s'échapper cette main si douce.

Quelle magnifique créature, se dit-il, tout en l'invitant à s'installer sur la chaise face à son bureau.

Je trouve étonnant que nous n'ayons jamais été présentés, ou bien que nous ne nous soyons jamais croisés dans les couloirs ou dans l'un des ascenseurs ?Il est vrai que je ne suis pas souvent là. J'ai mes obligations au journal et puis, je dois reconnaître que me retrouver entourée de tous ces mâles affichant leurs armes comme des trophées, ce n'est pas trop ma tasse de thé. Je ne suis peut-être pas habituée à ce qu'on agite autant de testostérone autour de moi.

Cross ne mâchait pas ses mots. Malgré son discours, King eut des difficultés à la croire. Des hordes d'hommes devaient s'agglutiner près d'elle, dès lors qu'elle sortait de chez elle. Peut-être ni prêtait-elle plus attention, ou bien malgré ce corps de rêve, elle n'avait pas conscience de ce qu'elle provoquait chez les individus de l'autre sexe.

Et puis, je préfère aller à la rencontre de vraies personnalités. J'ai cœur d'aller au plus près des gens, à leur contact, de me retrouver sur le terrain.Au contact des gens ? Dit son supérieur en surenchérissant d'un sourire mesquin.Par pitié, ne soyez pas comme la majorité des hommes, et épargnez-moi vos allusions salaces.

Le jeune chef de section fut désemparé. La jeune femme ne manquait pas d'aplomb. Lui qui souhaitait faire bonne figure fut replacé dans la catégorie de mal-autrus notoire.

Ah ! Mais ce n'est pas du tout ce que vous croyez, je [...]

King tenta de rattraper le coup et de se sortir maladroitement de cette situation malheureuse.

Et comment sont ces hommes dont vous parlez ?Des gougeats. Des vicieux. Des pervers. Mais je vois bien que ce n'est pas votre cas, glissa t-elle, tout en accompagnant sa réplique d'un sourire malicieux. Je me contentais de vous taquiner, histoire de détendre l'atmosphère et que vous vous sentiez un peu plus à l'aise.Aurais-je l'air tendu ?On voit aisément que cette situation est nouvelle pour vous.

King avait tout de l'hétéro convaincu, en pleine forme, du bon âge, avec ses envies et ses fantasmes, aussi, il était normal qu'il soit attiré par Cross. La consultante en communication dégageait un aura qui devait en envoûter plus d'un. Et le pire, c'est que, contrairement à ce qu'elle disait, elle le savait pertinemment.

MASTERS OF THE MANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant