22 Décembre. 23H26.
Bâtiment fédéral J. Edgar Hoover FBI Building.
935 Pennsylvania Avenue.
Washington, DC.
Les deux membres restants du groupe constitué par Winter se trouvaient chacun dans une pièce distincte. King ne voulait pas commettre l'erreur de les avoir réunis dans un même lieu. Les hommes qui s'étaient occupés de l'incendie du Smithsonian, de l'explosion d'une suite au Willard Intercontinental et de l'agression de Ramanuja n'étaient pas des débutants. S'ils avaient réussi de tels coups, aussi spectaculaires sans que l'on ait à dénombrer la moindre victime c'est qu'ils maîtrisaient leur affaire. Ce qui lui fit penser à une équipe surentraînée, prête à tout pour mener leur mission à bien. Ils ne faisaient pas cela pour rien. Ce ne pouvait pas être pour le pouvoir, ni la reconnaissance, encore moins la jalousie, et indéniablement pas la folie, il ne restait donc que l'argent. Ce qui le ramenait à ce que lui avait dit Roberts au sujet de ces victimes de radiations, sans identité, sans dossiers administratifs, des fantômes, qui ne seraient peut-être rien d'autres que des mercenaires. En imaginant que ce soit le cas, l'agent du FBI savait que ces gars étaient assez fous ou audacieux pour s'en prendre à deux pauvres chercheurs prisonniers d'une enceinte fédérale. Il fallait donc les tenir séparés, et sous haute surveillance.
L'affaire prenait alors une toute autre tournure, car s'ils avaient bel et bien à faire à des mercenaires, cela amenait la question suivante : pour qui travaillaient-ils ? Cette piste avait une odeur de plus en plus nauséabonde, ce qui confirmait les soupçons de King. La piste de Kaufman dérangeait. Elle devait avoir mis le doigt sur quelque chose de suffisamment gênant pour que l'emploi de forces extérieures soient envisagées. Autre question que King ne cessait de ruminer : qui avait les moyens de s'offrir une armée de mercenaires ?
L'hypothèse d'anciens militaires à la solde d'une puissance étrangère fut partagée avec Roberts qui suggéra de lancer un programme informatique permettant d'identifier toutes les opérations financières suspectes, notamment auprès des grands groupes de la finance. Mais les résultats, si cette recherche s'avérait fructueuse, ne seraient pas exploitables avant plusieurs heures.
Delinda Cross se tenait dans une pièce isolée en compagnie de Beckenbauer. Suite à l'attentat dans le domicile de Winter, ses vêtements imbibés de glycol, elle avait dû se vêtir d'une tenue prêtée par le Bureau, un sur-vêtement et un blouson à l'effigie du FBI. Une tenue qui lui allait à ravir. Pourtant, elle ne se sentait pas très à l'aise en la portant, peut-être parce qu'elle ne croyait pas la mériter. Face à elle, Beckenbauer n'était pas très à l'aise non plus. Cross s'assura qu'il ait de quoi se restaurer et qu'il ne manque de rien. Puis, s'appuyant sur son charme et sur la douceur rassurante de son timbre de voix, elle lui demanda s'il s'était senti persécuté ces derniers jours. Mais apparemment, rien n'avait éveillé l'inquiétude de l'égyptologue. Elle le questionna sur ses habitudes, les trajets qu'il avait l'habitude d'emprunter, et s'il ne s'était pas sentit suivi. Puis, face à une énième réponse négative, elle tenta de le ramener dans son domaine d'expertise.
Vous connaissez le Professeur Winter depuis longtemps ?Pas très, non. Je connaissais ses travaux évidemment mais j'ai été surpris qu'il me contacte.Pourquoi ?Nous n'avons pas la même façon d'écrire l'histoire.C'est-à-dire !Lui ne cherche qu'à alimenter sa théorie. C'est un grand professionnel mais il néglige parfois certains éléments sous prétexte qu'ils soient peu crédibles à ses yeux, ou bien trop complexes à exploiter, ou bien encore pas suffisamment à la portée du commun des mortelsDe quel genre d'éléments parlez-vous ?D'anomalies mathématiques, de coïncidences improbables, de trucs bizarres comme la Saint Michael Ligne, en Angleterre, par exemple.Nous avons tout notre temps, dit-elle avec un rictus malicieux, expliquez-moi et je tenterai d'être une élève assidue.
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MASTERS OF THE MAN
Mystery / ThrillerCar il n'y a rien de caché qui ne soit manifesté, ni rien de secret qui ne soit connu et ne vienne à la lumière.. Luc 8.17 .................................................. Depuis l'aube des temps et quelques soient les civilisations, les cultures...