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Confortablement installés autour de la table, les deux experts et les fédéraux écoutaient attentivement la bonne parole dictée par Winter. Ce dernier les instruisait sur ses nombreuses expéditions en Amérique du Sud, à la recherche du moindre petit indice qui lui permettrait de mieux comprendre le mode de fonctionnement de civilisations et de tribus disparues. Aussi, il expliqua sommairement l'arrivée de l'Homme, et plus particulièrement des Indiens, dans cette partie du globe.

Des groupes ethniques émergeant de l'Afrique se sont dispersés aux quatre coins de la planète, peut-être par curiosité d'envahir de nouveaux mondes ou bien à cause de la chasse ou pour des raisons climatiques. Profitant des océans gelés par la dernière glaciation et du rapprochement de certains continents, ils ont investi des territoires très isolés. Ainsi, l'Europe, l'Asie, l'Australie et les Amériques furent colonisées. Par la suite, la fonte des mers et le mouvement des plaques tectoniques ont emprisonné ces populations sur des endroits atypiques avec l'impossibilité technique de pouvoir rejoindre leur point d'origine. Ces civilisations se sont alors développées de manières très différentes en fonction du climat, de l'environnement terrestre, de la faune et de la flore.

Mais, selon les dires de l'archéologue, ce qui marque le degré d'instruction et d'évolution d'un peuple, réside dans ses écritures et dans ses réalisations. En l'occurrence, les Indiens d'Amérique du Sud n'écrivaient pas sur des supports destinés à mal vieillir dans le temps, comme pouvaient le faire des peuplades africaines, égyptiennes ou asiatiques. Non, ils écrivaient en gravant leur histoire dans la pierre, des sculptures qui ornaient des constructions phénoménales, des réalisations architecturales spectaculaires qui, au même titre que les pyramides d'Egypte, ont longtemps suscité une masse d'interrogations et de théories plus folles qu'improbables concernant les moyens utilisés pour la mise en œuvre de ces monuments majestueux.

A ce sujet, Winter sortit plusieurs ouvrages d'un bureau placé près de lui. Il déposa le tout sur la table, y compris un dossier contenant un volume impressionnant de photographies en format 18x24. Puis, il reprit son récit. Son panache et son enthousiasme étaient de paire. Il retrouvait son dynamisme de la veille, et que son ami n'ait finalement pas succombé dans les flammes n'y était pas pour rien.

Regardez ce cliché, je l'ai pris il y a plus de dix ans. A l'époque, cette sculpture me paraissait être une partie de fresque magnifiquement dessinée et représentative d'une période culturelle très forte des civilisations antiques. Cette pierre martelée par la main de l'homme, révélant cette forme ambigue, se trouve à Guatemala Cityi. Voyez comme l'on distingue parfaitement le visage de l'individu, les yeux en amande et le nez large. Sa tête est contenue dans une sorte de casque moderne avec une visière et d'étranges verrous en façade. Ce casque n'aurait-il pas un design proche de celui des scaphandriers ? Et ce qui dissimule la bouche de ce visiteur ne serait-ce pas un moyen de communication ? Oh ! Que vois-je sur sa poitrine. Serait-il imaginable que ces tuyaux qui se rejoignent sur son torse puissent être un système respiratoire ?

L'image présentée par l'archéologue, et son discours jonché d'énigmes, ne laissaient pas de doutes possibles. Il s'agissait une fois de plus d'une preuve supplémentaire portant sur la véracité que d'anciens visiteurs auraient orienté les cultures des hommes dans des temps jadis.

Ce genre de représentation n'est pas un exemple unique. On en retrouve un peu partout sur le globe. Certes, les formes et les habits sont différents en fonction de l'époque et de l'avancée culturelle et artistique des individus qui ont rencontré ces visiteurs, mais les représentations désignent toutes des personnages venus du ciel.Comme les Dogus japonnaisii, s'imposa Dantes dans la conversation, ces statuettes d'argile qui ornent les entrées de temples, des sanctuaires et des ruines ancestrales. Ces poteries sont très particulières car leur forme atypique laisse libre cours à toute interprétation. Car il paraît évident que le personnage moulé dans la terre est enveloppé d'une sorte de combinaison qui fait davantage penser aux combinaisons actuellement utilisées par nos astronautes modernes, qu'aux tenues traditionnelles de l'époque.Hum ! Si on veut, souligna King pas si convaincu que cela.Pourquoi ne pas alors parler des fresques rupestres australiennes peintes par les Aborigènes. Ces mêmes Aborigènes qui appelaient leurs dieux descendus du ciel : les frères brillants. On a trouvé ces dessins dans des grottes de Kimberleyiii en Australie.

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