23 Décembre. 08H13.
Cathédrale Saint-Matthieu.
1725. Rhode Island Avenue. Washington D.C.
Wagner sortit de sa sacoche un gros livre dédié aux peintres italiens de la Renaissance. Il en profita pour préparer quelques documents qui lui servirait à enrichir et étayer sa nouvelle démonstration de preuves. Puis il se servit une nouvelle tasse de café. Décidément, la journée serait longue.
Martinez, quant à lui, s'était fait assez discret depuis l'arrivée de son camarade. Il s'approcha de King et s'installa dans le seul fauteuil encore vide.
Shugborough Hall regorge de monuments énigmatiques et mystérieux, chuchota le prêtre. Ce parc situé dans la campagne de Grande-Haywood abrite huit monuments principaux.Le domaine appartenait à l'Evêché de Lichfield, reprit Wagner, jusqu'à sa dissolution. Puis, en 1680 il fut racheté par un avocat anglais : William Anson. La famille Anson est l'une des dynasties les plus riches et les plus influentes du dix-huitième et du dix-neuvième siècles. La richesse de cette famille remonte à l'aïeul de l'avocat : le général George Ansoni. C'était un navigateur et un capitaine de la marine royale anglaise. Il parcourut toutes les mers du monde, combattant pour le compte de la couronne. Il fut notamment remarqué en Amérique du Nord où il mit plusieurs navires en échec dont des bateaux de la flotte française. Mais c'est la capture d'un galion espagnol et du trésor phénoménal qu'il contenait qui rendit la famille Anson particulièrement riche. Justement, les huit monuments se trouvant sur le parc de Shugborough Hall symbolisent les voyages du navigateur. On y trouve des références à l'Egypte, à la Chine, à la Grèce et à l'Italie. Mais l'un de ces monuments est le seul à faire appel à une oeuvre en particulier. Il s'agit d'une référence au tableau Les Bergers d'Arcadieii, du peintre français Nicolas Poussiniii.Hum !
King ne releva pas. Ce peintre ne lui était pas familier, et il préféra attendre les explications des deux experts pour apporter une remarque aux propos.
Poussin fut aussi un peintre ayant une emprise significative au sein du clergé et une certaine influence auprès du roi de France. Son tableau est une gravure représentant une femme, qu'on pourrait interpréter comme étant Marie-Madeleine, et deux bergers, que certains identifient comme étant des chevaliers Templiers. Ils sont autour d'un sarcophage, au milieu d'une vaste prairie symbolisant l'Arcadie, un paradis terrestre traduit dans la mythologie grecque.Et qu'y-a-t-il de surprenant, ou d'intrigant dans ce monument ? Demanda le flic tout en masquant ses lacunes culturelles.Juste au-dessous de la sculpture, il est possible d'y voir un code gravé dans le marbre, il y a plus de deux siècles. Il s'agit de dix lettres. Huit lettres placées au-dessus et dont le sens ne semble pouvoir être traduit, et deux autres lettres, un étage au-dessous, disposées de part et d'autre de l'écriture principale.
O U O S V A V V
D. M.
Ce code est couramment appelé le code DM en rappel aux deux lettres du bas relief. Le plus étonnant, c'est que ce code n'a jamais été intégralement déchiffré. Bon nombre de penseurs de l'époque s'y sont attelés mais sans succès. Des personnages aussi célèbres que Charles Darwin, Josiah Wedgwoodiv ou encore Charles Dickensv y ont passé beaucoup de temps sans pouvoir en percer le mystère. En revanche, ce code nous ramène à un ouvrage tout aussi mystérieux et connu du monde entier, Les Centuries, de Nostradamusvi, où le médium annonce, perdu parmi une multitude de prophéties, le quatrain suivant.
VOUS LISEZ
MASTERS OF THE MAN
Mystery / ThrillerCar il n'y a rien de caché qui ne soit manifesté, ni rien de secret qui ne soit connu et ne vienne à la lumière.. Luc 8.17 .................................................. Depuis l'aube des temps et quelques soient les civilisations, les cultures...