PART XVLI

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4 ans plus tard_Tokyo


« Vire-moi ça, c'est vraiment moche. »

« Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mon cher ! »

« Ma main dans ta face va te faire ravaler tes paroles, je te jure. »

« Je la préférai sur mon cul, tiens. »

Le Nunchaku lève les yeux au ciel et relonge dans son téléphone là où il était tranquillement en train de lire la presse locale avant de venir se faire interrompre par un énergumène aux cheveux blancs.

« Allez des lys ça irait tellement bien dans la salle de réception ! » reprend Gojo, excité au possible.

« J'ai dit non, t'es devenu sourd avec l'âge ? »

« C'est ton anniversaire, Yuji. »

« Justement. Pas de lys, j'aime pas ça. »

L'homme fait signe aux fleuristes présents de remballer les fleurs et de partir.

Enerver ou agacer le jeune homme n'était jamais bon signe. Avec sollicitude, Gojo regarde le visage fermé de Yuji et pousse un profond soupir théâtral.

Depuis sa reprise du clan, le jeune homme gai semblait avoir totalement disparu laissant place à un être austère et l'exorciste regrette l'époque où Yuji lui souriait comme un gamin.

« J'ai quelque chose sur le visage ? » demande agressivement le jeune chef.

« Pourquoi tu souris pas ? »

A nouveau, le concerné lève les yeux de son écran pour tomber dans ceux translucides. Ils se scrutent quelques secondes et Yuji comprend vite là où la discussion va les amener.

« La séance de psy est ouverte, c'est ça ? »

« Yuji, interpelle sérieusement l'homme, arrêtes les recherches. C'est en train de te tuer à petit feu. »

« Tu as abandonné, ce n'est pas mon cas. »

« Tu crois encore ce que Yuna t'as dit, hein ? »

Un silence plane et le pouce de Yuji glisse sur le côté de son téléphone pour éteindre l'écran. Gojo ne le lâchera pas avant d'avoir eu une conversation avec lui alors autant affronter l'ennemi le plus rapidement possible.

« Je ne pense pas que ce soit juste sur l'euphorie du moment. Je l'ai vu dans son regard ; elle était lucide. »

« Avant de mourir on dit tout et n'importe quoi ! s'emporte Gojo en s'approchant de son bureau. Toi mieux que personne devrait le savoir ! Tu es en train de me dire que tu crois la personne qui historiquement parlant a créé le plus gros trafic d'humains d'Asie ?! »

« Elle disait la vérité. »

« Non ! Bien sûr que non..., redescend-t-il enlevant ses lunettes. Si Sukuna était réellement vivant, il serait déjà revenu, argumente-t-il en plantant son regard translucide dans le sien. Alors pourquoi il ne l'a pas fait, Yuji ? Ça fait déjà quatre putain d'années... »

Ce fût sans doute la première fois depuis des années où ils se côtoyaient que Yuji voyait de la réelle inquiétude à son égard dans l'expression de Gojo et cela le toucha de plein fouet. Il n'avait le choix que d'admettre que malgré tout, celui-ci disait vrai, mais la lueur d'espoir en lui refusait de s'éteindre.

« Il ne t'aurait jamais abandonné, reprend l'exorciste en sentant le jeune homme défaillir. Depuis le temps que je le connais, il n'y avait que toi dans sa vie et c'était bien avant que tu bosses pour lui. »

Flawless fireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant