PART XLVIII

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Yuji regarda la porte pendant un moment avec une expression horrifiée comme s'il venait de voir le diable en personne et même le diable ne lui aurait pas donné un tel visage.

Que venait-il d'entendre ? « Ma femme » ? Sukuna avait une femme ? Sukuna était marié ?

« C'est un cauchemar... », souffle Yuji.

Oui, c'est ça il est encore en train de dormir et il va bientôt se réveiller.

Totalement perdu dans ses pensées, il n'entend pas la directrice revenir, sors machinalement de la pièce sans la saluer.

Entièrement dans son monde il était impossible à atteindre et il était juste guider par la voix de Todo qu'il entendait sans réellement la comprendre.

Mécaniquement, il monte du côté passager de sa voiture et prend à peine conscience du démarrage de celle-ci.

« Todo. Arrête la voiture », ordonne-t-il d'une voix blanche alors que son regard s'accroche sur les vagues en contrebas qui viennent s'écraser sur le sable.

Le jeune homme s'exécuta pour sur garer sur le bas-côté et vît son chef sortir de l'habitacle puis marcher comme s'il connaissait le chemin jusqu'à un passage qui descendait sur la plage.

Silencieusement, il le suivit.

Par ailleurs, son téléphone vibra et il prit l'appel en s'éloignant un peu de son jeune chef tout en ne lâchant pas des yeux.

« Le boss est bien vivant, mais il a perdu la mémoire, commence-t-il de but en blanc. »

« Je vois et comment va notre chef ? »

« Il parle plus depuis qu'il a vu, mais c'est surtout depuis qu'il a appris que le boss avait une femme. »

« Bizarre. »

« Je sais. Il faudrait que tu viennes voir de toi-même. Il y a quelque chose qui cloche. J'en mettrais ma main à couper. »

« Laisse-moi finir toutes les réunions de cet après-midi et je décollerai ce soir avec du renfort, déclare Mahito. Quoi qu'il se passe, ça sent le piège alors reste sur tes gardes. Passe-moi le chef que je le prévienne s'il te plaît. »

« C'est Mahito », dit-il au concerné en lui tendant le combiné.

Lascivement, celui-ci prît le téléphone sans rien ajouter.

« Yuji-sama. Si vous le permettez je viendrai vous rejoindre ce soir. »

« Viens. »

« Nous serons discrets. Vous comptez rester combien de temps ? »

« Je partirai au plus tôt ; cette nuit. »

« Très bien. Je prévois deux jets de plus dans ce cas. »

« Fais. »

Et il repasse le combiné à Todo avant de s'éloigner de lui-même et de marcher au bord de l'eau.

« Je fais au plus vite, s'alarme la jeune femme en essayant de rester le plus calme possible. Je te le répète sois sur tes gardes s'il te plaît, le chef est devenu une proie facile. »

« Ne t'en fais pas, je ne compte pas le lâcher d'une semelle. »

Mahito raccroche, se frotte les tempes et a dû mal à juger de la réaction la plus adaptée à avoir. Si ce n'était que d'elle, elle laisserait tout en plan pour rejoindre Yuji, mais le fait d'être loin lui permet de mieux assimiler l'information. Alors c'était vrai...Sukuna est bel et bien vivant.

Un tas de questions se bousculent dans sa tête, mais le seul élément qui lui reste en mémoire est l'épouse de Sukuna.

Son instinct la mettait en alerte et une scène qu'elle avait vécu quelques années auparavant avant que Yuji fasse son entrée dans la mafia lui revînt.

« Mahito. Si un jour je sors avec une femme, dis-toi bien, que c'est par pure obligation. »

« Vous sortirez donc avec un...homme ? » questionna-t-elle.

Sukuna s'approcha d'elle, baissa sa tête à son niveau et la regarda droit dans les yeux avec une lueur sanguinaire.

L'odeur forte de l'alcool lui imprégna les narines et elle recula par réflexe.

« Non plus. Je ne sors pas avec les humains. »

Et elle lui avait poliment sourit, mettant ça sur le fait que Sukuna s'endormit deux minutes plus tard, complétement saoul dans la voiture.

Aujourd'hui, elle osait espérer que même avec une perte totale de ses souvenirs, Sukuna restait Sukuna.

Certes, depuis que Yuji était rentré dans le clan, elle avait immédiatement compris que son boss voyait en lui un partenaire potentiel. Cela sautait aux yeux et Mahito avait doucement sourit quand elle était arrivée à la conclusion que la seule personne avec qui Sukuna serait capable de sortir un jour serait à coup sûr ; Yuji.

Inconsciemment, elle avait toujours souhaité le bonheur à celui qu'elle considérait comme son « père » parce qu'elle savait qu'il possédait en lui une affection inconditionnelle qui n'attendait plus qu'à être donnée.

Et elle refusait que dans une vie ou dans une autre, Sukuna se marie avec quelqu'un d'autre que Yuji. Maintenant, elle avait hâte de voir de ses propres yeux ce qu'il en était réellement.

Pendant que Yuji marchait au bord de l'eau, Todo lui, ne cessait de l'observer, inquiet au possible. Yuji avait beau être devenu moins joyeux et plus froid avec les années, le seul point qui n'avait pas changer était que le Nunchaku parlait.

Son attitude, lui rappelait les moments où Sukuna rentrait dans une telle colère qu'elle se manifestait sous forme de silence et que c'étaient ces fois-là où le fléau était le plus effrayant de tous.

Même si Todo n'était pas sûr que Yuji tolère son attitude à lui, il devait le faire.

Sans crier garde, il souleva le rosé et le jeta à l'eau.

Ressortant de l'eau avec lenteur, essayant de comprendre ce qu'il venait de lui arriver, quand il croisa le regard de son meilleur ami et de son bras droit, il lui lança un regard meurtrier.

« Tu m'expliques ? demande-t-il cependant calmement. »

« Réveille-toi, bordel ! Tu crois que c'est le moment de te laisser emporter par le courant, bro' ? Je te croyais plus combatif que ça ! »

« Facile à dire - »

« Et facile à faire ! le coupa-t-il. Si la situation était inversée et que c'était le boss à ta place, je peux te jurer Yuji marié ou non, il aurait tout fait pour te récupérer. Et devines quoi ? Il aurait réussi. »

Le concerné sort de l'eau et grimace.

Les vêtements trempés qui lui collent à la peau avec ce froid lui provoquent des frissons.

« Je ne suis pas Sukuna, commence-t-il, et même si ce que tu dis est vrai, je ne crois pas avoir la force de l'arracher de sa vie actuelle. »

« Et tu trouves pas ça étrange ? »

« Pas vraiment. Attends (Il essore son blazer avec force), ne me dis pas que c'est pour ça que Mahito vient ? Parce que vous avez l'impression que la situation est bizarre ou je ne sais quoi ? »

« Si. Je te rappelle que c'est le chef de police qui nous a contacté ; Nanami Kento. »

« Je sais qui c'est merci et laisse-le en dehors de ça. Vous cherchez la petite bête et j'ai pas envie d'espérer pour rien. » prononça-t-il en déboutonnant sa chemise.

Désarçonné, Todo se laisse tomber sur les genoux dans le sable mouillé et met sa tête au sol.

« S'il te plaît chef, laisse-nous quand même vérifier ! »

Après toutes ces années à se côtoyer au quotidien, c'était la première fois que Todo le suppliait de cette manière. Yuji ayant toujours fais exception des règles de politesse entre eux au nom de leur amitié.

Todo avait l'air sincère et le Nunchaku n'avait en aucun cas envie de lutter. Pertinemment, il savait qu'il ne pourrait l'arrêter.

« Faîtes...et tenez-moi au courant bien évidemment (Le balafré releve la tête avec un regard déterminé). Reléve-toi, on nous regarde et j'aimerai pas qu'on croit que tu me demandes en mariage après m'avoir jeté à l'eau. »

Flawless fireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant