PART LXVI

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Le réveil était lourd pesant sur sa respiration qui faisait écho seule dans la pièce.

La fenêtre ouverte emmenait un vent doux et frais venant rafraîchir sa peau tatouée. Le bruit des vagues venant s'échouer sur les côtes résonnait comme une douce mélodie.

Sukuna ouvrit lentement les yeux.

Le ciel bleu face à lui l'empêcha de voir clair pendant quelques secondes, l'obligeant plusieurs fois à clignaient des yeux pour pouvoir apercevoir le ciel ensoleillé de ce début de matinée. Il enfouit sa tête dans son oreiller pendant quelques secondes histoire de faire passer l'agression oculaire qu'il venait de subir, sans grand succès.

Ses yeux carmin lui font toujours aussi mal et il aimerait pouvoir dormir encore un peu, mais il ne pourra pas fuir la réalité qu'est la sienne pour toujours.

Il faudra bien qu'il l'affronte un jour ou l'autre.

Et le plus tôt était le mieux.

Il étend son seule bras à côté de lui cherchant la chaleur d'un être qu'il ne retrouvera sans doute jamais. Sa main s'accroche au drap et il froisse ce dernier d'amertume.

Sukuna avait changé.

Mais pas au point d'avouer ses regrets les plus noires qui lui dévoraient le cœur chaque jour un peu plus. Pourtant, il avait essayé maintes fois. Ses lèvres lui avaient brulé quand il avait voulu dire la vérité et à chaque fois il ravalait ses mots se convaincant que ce n'était pas le bon moment et que Yuji avait besoin de grandir. A chaque fois, il se cherchait une excuse et à chaque fois, il avait trouvé la bonne excuse. Cependant, le gamin n'allait pas rester ignorant toute sa vie et un jour il chercherait à savoir son passé, toute la vérité et il trouverait.

Sukuna le savait.

Ce jour tant redouté venait de pointer le bout de son nez et il donna un coup de poing contre le lit qui avait été témoin de leurs ébats sans doute pour la dernière fois.

Mollement, il se lève, sentant tout son dos, ses cuisses et son fessier lui faire mal. Le gamin n'y était pas aller de main morte et il espérait que cette douleur ne s'estomperait jamais lui rappelant la nuit qu'ils venaient de passer.

Il chercha dans les vêtements éparpillés au sol son paquet de cigarettes qu'il trouva après quelques minutes de recherche. Il attrape le briquet en argent présent sur la table de nuit et allume la dernière cigarette du paquet.

Sukuna expire la première bouffé de nicotine qui vînt apaiser le flux de ses pensées.

Il rallume la flamme du briquet faisant courir le feu sur ses doigts. Sa tolérance au feu n'avait pas disparu ce qui le rassure et l'effraie en même temps. Il était resté lui-même mais venait de détruire la personne qu'il aimait le plus.

Finalement, il aurait sans doute dû mourir il y a quatre ans. Cela aurait été mieux pour tout le monde.

Il sent son cœur vaciller à cette pensée. Cela ne faisait même pas une semaine qu'il avait retrouvé Yuji et la vie l'avait déjà éloigné de lui.

Ce pitre de Nanami aurait pu au moins leur laisser une semaine.

Était-il au courant que 1460 jours étaient bien plus que long ?

Il méritait sincèrement de pourrir en enfer pour les avoir séparer aussi longtemps, mais il semblerait que cette séparation n'allait pas se terminer maintenant.

Sukuna le savait.

Yuji faisait bien plus confiance à son présumé « oncle » sorti de nulle part que lui. A vrai dire, il lui donnait raison. Lui-même ne se faisant plus confiance.

Il avait comme l'impression qu'il fallait qu'il fasse toujours plus de mal au gamin pour lui dire la vérité. Il fonctionnait ainsi et se détester de devoir agir de la sorte. Il n'avait pas encore trouvé le mécanisme pour changer à ce niveau-là.

Dès que Nanami était sorti de la maison et qu'il avait de nouveau posé son regard sur les traits de Yuji, il avait su.

Sukuna avait deviné sans peine ce qui avait été dit à travers les mots.

Ce qui l'avait rendu fou de douleur avait été de voir le gamin mentir sous ses yeux appliquant à la perfection ce qu'il avait toujours fait. Il était d'une mauvaise influence. La plus totale et la plus destructrice qui soit.

Sukuna n'était qu'un fléau.

Un léger coup contre la porte le coupe de ses pensées frôlant inexorablement la dépression. Il tourne légèrement la tête et ne fût pas surpris de revoir un visage qui ne l'avait pas réellement manqué ces dernières années.

- Déjà sorti de prison ? demande-t-il en écrasant la fin de son mégot dans sa paume de main ayant la flemme de chercher un cendrier.

- Il faut croire que le Nunchaku a le bras long, mon ami.

Gojo s'approche doucement en refermant la porte derrière lui ayant bien conscience d'être face à un animal blessé en proie à de terribles souffrances. Il s'assit en silence à côté de lui sur le matelas et sort de sa poche un paquet de cigarettes qu'il lui tend.

- Tiens.

Le tatoué attrape le paquet sans même le regarder et reprend une cigarette qu'il allume avec lenteur. Gojo en fait de même et même si d'habitude il ne fume pas de cigarettes classique, il imite l'action, accompagnant son ami dans son chemin douloureux.

- Il est quel heure ? questionne Sukuna en regardant à nouveau le paysage à travers la baie vitrée ouverte.

- 15 h.

Il hoche la tête appréciant le fait que pour une fois Gojo ne dit rien de plus que ce qu'il doit dire.

- Il est où ?

- Toujours avec Nanami.

Alors qu'il fume sa cigarette, Gojo se permet de regarder plus distinctement son ami marqué de toute part par toutes sortes de traces. Couvert d'un drap sur ses parties intimes, Gojo arque un sourcil ne pouvant s'empêcher une remarque.

- T'aurai pu t'habiller quand même.

- Pas envie.

Sukuna expire un peu plus fort la fumée de ses poumons venant une nouvelle fois apaiser son cœur meurtri. Pour une fois, il ne se plaint pas de la compagnie de Gojo et il sait pourquoi il est ici à ses côtés.

- T'es venu me chercher ?

Gojo ne lui réponds pas tout de suite, marquant une pause pour expirer à son tour un écran de fumée venant embrumer la vision du paysage en face d'eux.

- Habille-toi, on va pas tarder à y aller.

Le blanc lui donne une tape amicale sur l'épaule avant de se lever et de sortir de la pièce tout en continuant de fumer sa cigarette.

Le tatoué baisse la tête, acculé. Il s'en doutait, mais il a comme l'impression que malgré son instinct aiguisé les choses lui échappent.

Il finit sa cigarette qu'il vient une nouvelle fois écraser dans le creux de sa paume laissant de la cendre noire. Il aurait presque regretté sa vie de professeur des écoles, paisible, à Erimo.

Mais, Sukuna le savait l'heure de la confrontation avait sonné et lui mieux que personne y était préparé.


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Hey les carambars (vui). 

J'adore l'image que j'ai mise, ça rappelle la couverture, mais ça montre surtout les blessures de notre grand et beau fléau. 

Je suis certainement un grand sensible, mais j'en ai eu les larmes aux yeux (c'est moi qui écris putain). C'est déchirant de voir un grand homme tomber de la sorte, mais...bon que voulez-vous. 

J'espère ne pas avoir trop meurtris votre cœur (vous en aurez encore besoin). 

Kiss.


TheFara.   

Flawless fireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant