PART LXVII

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- Bonjour Yuji, assieds-toi.

Malgré le ton laconique de Nanami, le concerné pût y percevoir une certaine chaleur. Il poussa la porte derrière lui qui s'enclencha d'elle-même pour se refermer et pris place dans le fauteuil en face du chef de police.

Ce n'était pas la première fois qu'il mettait les pieds ici, mais à chaque fois il trouvait le bureau de Nanami impersonnel comme si c'était le bureau de n'importe qui.

Pas de décor particulier, la pièce était blanche, sans photos ni décorations.

A croire que Nanami n'y mettait jamais les pieds.

- Café ?

- S'il te plaît.

Le blond se retourna et attrapa deux tasses blanches où il versa du café encore fumant. Il en mit une devant Yuji qui hocha la tête en signe de remerciement.

Nanami s'assit à son tour et prit une gorgée de son breuvage fumant en attendant patiemment que Yuji prenne la parole de lui-même.

- J'ai pas dormi, commença ce dernier en fixant sa tasse dans le vide, ça doit se voir alors ne passe par quatre chemins où tu vas me perdre en cours de route.

- Je comptais y aller directement quitte à être brute.

Le jeune homme haussa les épaules et souffla sur son café.

Ce n'était pas ce qu'allait lui dire Nanami qui viendrait empirer les choses. L'odeur du café réveilla ses sens et il se délecta de l'expresso qui lui avait été servi et l'aurait bien accompagné avec une cigarette.

- Je t'écoute.

Nanami qui avait fini sa tasse depuis un petit moment sorti d'un de ses tiroirs de bureau un dossier à triple épaisseur avant de détacher la ficelle qui le tenait et de venir prendre le premier tas de paperasse face à lui. Il le plaça face à Yuji et le laissa quelques instants pour lire le titre.

- Je suis obligé de...regarder ?

- Non, mais je pensais que tu ne voulais pas que j'y aille par quatre chemins.

Se rendant bien compte qu'il devait assumer ses propres paroles, Yuji ouvrit le dossier, fébrile et parcouru des yeux des images qu'il avait pu se remémorer en partie mais qu'il n'aurait jamais pensé voir un jour sur papier.

L'intérieur d'un véhicule brûlé rempli de cendres ne laissant que pour survivant l'armature de la voiture.

Le jeune homme n'eût pas besoin d'en voir plus, tourna la tête devinant sans détour à qui appartenait le véhicule, et posa sa main devant ses lèvres avec le cœur proche de celles-ci prêt à chavirer par-dessus bord.

- Comment tu as réussi à les avoir ? murmura-t-il les larmes aux yeux sentant la nausée redescendre un peu.

- C'est l'inspecteur qui avait la charge de l'enquête qui les a prises. Je n'ai fait que les récupérer.

Il hocha la tête essayant de reprendre un souffle régulier sans se rendre compte qu'il était quasiment recroquevillé sur lui-même, s'enfonçant un peu plus dans le fauteuil comme pour se protéger de la vérité qui allait bientôt lui sauter à la gorge.

- Qui... ?

Il n'eût pu continuer sa phrase, un sanglot étouffé venant de faire taire ses cordes vocales.

- Sukuna, mais ça tu le sais déjà.

Il hocha vivement la tête, essuyant rageusement les larmes qui coulaient sur ses joues.

Flawless fireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant