PART LXIII

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Un calme de mort régnait dans la pièce où se faisait face deux individus trempés jusqu'aux os qui s'évitaient consciencieusement du regard.

L'un tenait toujours son arme dans sa main la fixant sans vraiment la regarder et l'autre avait les deux mains jointes attendant patiemment que l'autre daigne lui parler.

Yuji détacha son regard de son arme pour regarder le chef de police. Depuis deux jours ses émotions étaient à fleur de peau rendant toute lucidité dans son esprit quasiment impossible.

L'ambiance dans la pièce était lourde et le Nunchaku avait comme l'impression de s'étouffer avec un sac plastique à chaque fois qu'il inhalait de l'air. Il était mal à l'aise et voulait encore douter de la véracité des paroles de Nanami, mais au fond de lui il savait très bien qu'un homme face à une arme ne pouvait dire que la vérité.

Il s'appuya contre le dossier de son siège, regarda le temps plus calme à présent puis sortit son téléphone. Il ouvrit la conversation avec Mahito et ne réfléchit pas plus avant de formuler son ordre écrit.

« Décollez et envoie moi Todo. »

La réponse ne se fît pas attendre déclenchant un léger froncement de sourcils chez le jeune homme.

« Vous êtes sûr ? »

« Oui, les hommes de Nanami ne vont pas tarder à fouiller l'île. »

Et il remit son téléphone dans sa poche, quelque peu agacé. Il ne voulait pas forcément éloigner Sukuna de lui, mais aujourd'hui c'était lui, le chef des fléaux et pour le moment Sukuna était un homme recherché.

Alors autant jouer avec le feu autant que possible.

Il savait pertinemment que Mahito ne répondrait pas et entendit au loin le jet décoller quelques minutes après. Le visage de Nanami se tourna vers lui et celui-ci ajouta ;

- Je n'allais pas l'arrêter.

- Je sais.

- Alors pourquoi ?

Yuji déposa enfin son arme qu'il tenait fermement dans ses mains sur la table et paraissait plus détendu.

- Cette conversation ne doit pas sortir d'ici.

Nanami haussa légèrement ses sourcils avant de scruter les lèvres pincées du Nunchaku.

- Pourquoi tu m'as envoyé là-bas, maintenant ? changea-t-il de sujet. Alors qu'il était vivant depuis tout ce temps ?

Le chef de police ouvrit à son tour sa veste avant d'enlever son arme de son étui – et Yuji eût un petit moment de latence en apercevant les motifs de vache dessus – et de la mettre face à sa jumelle sur la table entre eux.

- Une enquête prend du temps.

- Tu m'en diras tant, sourit-il amèrement.

- Hiro était mon demi-frère.

Yuji fronça les sourcils et fît la moue.

- Comment ça se fait que je n'ai jamais entendu parler de toi ?

- Simplement parce que je suis parti du Japon à quatre ans et que je ne suis revenu qu'à vingt-deux.

Le jeune chef gloussa quelque peu avant de croiser ses jambes et de s'enfoncer encore plus dans son siège.

- Tu étais présumer mort, toi aussi ?

- Non, j'ai été élevé uniquement par mon père en Angleterre, répondit-il neutrement. De plus, Hiro et moi n'étions pas en bon terme. On ne s'est jamais reparlé depuis mon arrivée et je ne pouvais pas me lier à la vie d'un mafieux en tant que policier qu'il soit de ma famille ou non.

Flawless fireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant