Chapitre 35

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Je m'assois au bar et Antonio me rejoint, le front légèrement en sueur.

— une margarita et un dry martini, commande-t-il au barman. Relax, Mira. Ça se voit depuis des kilomètres que tu es nerveuses !

— Ça se voit tant que ça ? je lui demande en riant. Je ne suis pas habituée à ce genre de soirée.

— Crois-moi, tu vas t'y habituer très vite. Nous sommes tous des fêtards dans le groupe. Et tu sais quoi ? Souris un peu ! Tout le monde s'amuse et toi, t'es là, abordant une tête de mort.

Le barman dépose deux verres et Antonio me tend un. Méfiante, je l'attrape.

— C'est alcoolisé ?

— Mais non. C'est une margarita !

Bon, s'il le dit.

Quand la boisson coule dans mon œsophage, c'est comme un nectar sacrée. Antonio semble lire ma surprise car il ricane et commande une autre margarita.

Elle n'est pas mauvaise. Non elle est divine !

— C'est la première fois que je goûte à ce cocktail. C'est grave bon, j'avoue avant de terminer mon verre.

— Tu as raté plusieurs étapes de ta vie, on dirait, constate Antonio tandis que j'opine ses dires. Mais ne t'inquiètes pas, on va rattraper tout ça.

Antonio reste à mes côtés tandis que j'enchaîne les margaritas comme si c'était de l'eau bénite. Nous discutons et j'apprends qu'Antonio a un petit frère qui vit dans un trou paumé en Europe et que c'est lui qui a décidé d'éloigner son jeune frère de ses activités illégales. Son petit frère est sa seule famille depuis que ses parents ont péri dans un accident de voiture et je n'ai pas pu retenir une larme solitaire qui coule sur ma joue.

Le pauvre, il a eu une enfance de merde. Il a du subvenir aux besoins de son petit frère.

— Puis c'est là qu'Espen m'a proposé de travailler pour lui et en échange il enverra Daven en Albanie, explique-t-il en me tendant un autre verre.

— Tu prends quand même de ses nouvelles ?

— De temps en temps. Je ne peux pas me permettre le téléphoner quand ça me chante, nos ennemis nous surveillent.

Je bois mon verre d'une traite avant de grimacer. Je me sens de plus en plus légère comme... une plume. J'ai soudainement une envie d'éclater de rire tandis qu'Antiono m'explique sur pire plan cul qu'il a eu affaire il y a deux mois.

On m'a trainé sur la piste de danse et qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je danse !

Coup de hanche à gauche puis à droite, je lis même de l'admiration dans le yeux d'Antonio et de Niguel.

Finalement ce n'est pas si mal de danser.

— Tu danses affreusement bien ! me complimente Niguel en se dandinant à côté de moi.

— Finalement les cours de bachata m'ont servi ! je m'écris avant d'éclater de rire.

Je crois que j'ai perdu la notion du temps. Je me défoule sur la scène tandis que mes idées s'embrouillent dans ma tête. Au bout d'un moment, je me retrouve sur une pole dance, faisant du streap-tease sur Anaconda de Nicki Minaj. Je change à tue tête les paroles et titube avant de tomber comme une merde sur le sol humide.

Je sens une main me soulever et je croise le regard mécontent de Matteo.

— On devrait rentrer, Mira, recommande mon frère d'un ton sec.

Je m'éloigne de lui avec les sourcils froncés.

— Tu veux qu'on parte quand je décide de m'amuser ?! Regarde, je ne suis pas ivre, je proteste en tournant sur moi-même.

Enchaînée au diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant