Chapitre 31

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Sans hésiter, j'attrape le dossier à ma droite et le feuillette. Plus je lis ces phrases, plus ma tête se met à tourner. Ayant assez lu, je ferme le dossier, le coeur tambourinant comme un fou.

Désormais, je sais qui est mon prétendant, je sais avec qui je finirai ma vie si je ne me rebelle pas maintenant.

— Santiago Vargas est un vrai sangsue, n'est-ce pas ? raille le diable alors que je me concentre sur lui.

— Je comprends mieux pourquoi il était si attachant avec moi...

Depuis que je l'ai rencontré, il m'envoyait des messages remplis de tendresses et de politesses. Je pensais qu'il était de nature bienveillante mais en fait, il cherchait à me connaître sachant que je suis sa promise. Devant moi, il s'est joué de moi et il a profité.

Je suis décidément une conne.

Léna et Santiago étaient de mèche depuis le début.

Une sensation désagréable m'envahit et si j'étais pas devant le diable, j'aurai chialé toutes les larmes de mon corps. Je me sens trahie.

—Comment tu as eu ça ?

— Un proche m'a filé une copie de l'original. Je t'ai prévenu que ta mère n'était pas une bonne personne. Si elle était sincère, elle t'avouerait que Santiago est ton prétendant, dit-il en crachant de la fumée. J'étais clair depuis le début et je t'ai fait savoir que ta mère n'est pas une bonne personne. Comme par hasard, après la mort de ton père elle revient entre les morts, tu ne trouves pas ça étrange ?

Il rit jaune et bloque ses prunelles verts sur moi en coinçant sa cigarette entre ses lèvres.

— C'était clair qu'elle avait un but et tu ne l'as pas vu venir. Si elle voulait revenir dans ta vie, ce n'est pas pour renouer des liens à la con comme elle aime prétendre mais c'est pour t'utiliser. Tu sais, dans nos familles, quand on marie sa fille à son prétendant, la famille reçoit une très grosse somme d'argent.

— Elle voulait me sacrifier pour... de l'argent, je chuchote amèrement.

— Si tu cherches à te venger, fais bon te semble mais n'attaque pas les Vargas, ils voudront ta tête.

C'est à mon tour de rire nerveusement. Me venger ?

Je préfère ignorer ce qu'il vient de dire et pointe l'autre dossier.

— Et donc ça c'est censé me protéger du mariage ? je lui demande sceptique.

— Ton père était un fidèle allié du mien, ce qui lui a valu une protection ainsi que pour sa famille. Ce que ta chère mère n'a pas pensé, c'est que cette protection est valable pour toi. J'ai le pouvoir de soit perdurer cette protection soit y mettre un terme.

— Donc, je ne me marierai jamais ?

Il reste silencieux, fixant la plafond en crachant de la fumée.

— Cette protection est pour les personnes qui ne sont pas de la famille. Ton père a rejoint les affaires très tard mais il a su faire ses preuves, il était un homme de confiant qui lui a valu une protection d'un chef de la mafia. Cette protection te permettra de retarder le mariage et les Vargas ne pourront pas te forcer.

Je m'apprête à prendre le dossier mais une main forte se pose dessus. Surprise, je lui lance un regard inquisiteur.

— Mais cette protection est valable uniquement si tu me rejoins, ajoute-t-il d'une voix sombre. Tu n'as pas changé d'avis ?

Le vert de ses prunelles me déstabilise tandis que ma gorge devient toute sèche. Comment peut-on déstabiliser une personne uniquement par un regard ?

Enchaînée au diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant