Chapitre 27

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La porte s'ouvre avec fracas et ça serait étrange de dire ça mais Espen vient tout juste de me sauver de sa soeur. Il me toise de la tête aux pieds et grimace. Après, je le comprends, il est bien vêtu dans son costard cravate et moi j'ai l'air d'une crasseuse à côté de lui avec ma tenue de vieille mais dans laquelle je me sens si bien dans ma peau.

— Ça fait trois minutes et quarante secondes que je t'attends ! Tu foutais quoi ? s'exclame-t-il en s'approchant de nous.

— C'est moi qui l'ai retenu. On discutait de quelque chose de passionnant, dit Elsie avec un sourire narquois.  Tu peux partir Mira mais on a pas fini.

Elle accompagne sa phrase avec un clin d'oeil et me pousse sans ménagement vers son frère qui continue à me toiser. Je pousse un soupir et le suis avant de monter dans sa voiture. Une fois la portière fermer, je sens encore son regard de jugement sur moi agacée, je lui adresse :

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

— ton frère a refait toute ta garde-robe et tu mets ces ordures là pour une soirée ? On dirait une putain d'ado.

— Ah oui, c'est vrai je ne suis pas Élisa. Je suis son opposée même ! Sérieusement, qu'est-ce que tu as foutre de mon style ?

Une fois de plus, il me juge de la tête aux pieds avec une moue et cela a le don de m'énerver davantage.

— Encore heureux que tu lui ressembles pas. Qui voudra une fille mal sapée comme toi ? raille-t-il en mettant en marche sa voiture.

Je ris ironiquement et roule des yeux.

— Roule s'il-te-plaît, j'ai du mal à partager le même air que toi, je soupire avant de pivoter ma tête vers la vitre.

Plus on arrivera à destination rapidement, moins il y aura des envies de meurtres.

**

Bon sang, je ne savais pas que le manoir du chef Gonzalez était si loin. J'ai estimé à peu près trente minutes de route mais il s'avère que je me suis trompée d'adresse et j'ai eu droit à quelques insultes du diable. Heureusement, qu'il sait où vit le chef Gonzalez.

D'un coup, Espen se stationne sur le bas-côté et détache sa ceinture. Intriguée, je l'interroge du regard et il souffle d'une manière insolente.

— L'entrée est sécurisé devant le portail et personne ne sait que je m'incruste à la soirée. Tu devras prendre ma place et annoncer qui tu es.

— Donc tu vas te cacher ?je lui demande alors qu'il sort de la voiture.

La portière arrière s'ouvre et il s'installe ou du moins essaie de se cacher derrière les sièges mais ça se voit clairement qu'il a du mal à plier ses jambes.

Je me retiens de rire et sors aussi de la voiture afin de l'aider mais me retenir est trop dur. J'éclate de rire quand je vois sa tête de constipée coincée derrière le siège passager et Espen siffle entre les dents, bougeant comme un poisson hors de l'eau.

— T'as l'air ridicule, je pouffe en essuyant une larme au coin de mon oeil. Attends, tu dois plier tes jambes comme ça.

Une fois ses jambes pliés en quatre, je me retiens de rire une énième fois et m'installe derrière le volant et avance le siège, soulageant un peu ses jambes.

— Dépêche-toi ! Je ne vais pas rester plus longtemps que ça, peste-t-il d'une voix sèche. Fais attention à la voiture, elle m'a coûté un rein.

Je démarre et laisse le moteur ronronner pendant que j'installe le GPS sur mon téléphone. Pendant quelques secondes, j'hésite mais décide de lui avouer :

Enchaînée au diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant