Chapitre 92

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PDV Espen 


J'avoue. J'ai encore foiré.

Enfin, j'ai failli.

J'ai failli tomber dans cette spirale de rage et de folie. Si muñeca n'est pas venu à temps, alors j'aurai sûrement déconné et je foutrais tout en l'air.

Lorsque Enrique m'a annoncé que ma salope de mère veut ma tête sur un piquet et s'accaparer tout ce qu'on m'a offert, mon esprit a quitté mon corps.

Je savais que ma mère était une salope mais pas à ce point. Dans mes souvenirs, ma mère a toujours été aimante. Elle était attentionnée, protectrice, elle était une mère modèle avant qu'elle foire tout.

Maman a foiré lorsqu'elle a appris la liaison de mon père. C'est à partir de ce jour-là qu'elle s'est métamorphosée. Elle n'était plus la même et je l'ai remarquée du haut de mes seize ans.

J'étais timide mais je comprenais rapidement que la situation avait dégénéré.

Ma mère était devenue distante avec moi, elle me regardait avec dégoût mais je me disais, que c'était normal. Qui serait heureuse d'apprendre que notre bien aimée nous a trompé ?

Puis vint ce jour.

Ce jour où elle a quitté la maison sans explication.

Elle m'a abandonné dans ce foutoir, ma mère n'a pensé qu'à sauver sa peau.

Moi aussi, j'avais besoin d'aide. Je devais rester loin de mon père tyrannique mais le fait qu'elle m'a abandonné, mon père avait le contrôle total sur moi.

L'abandon.

J'ai horreur de ce mot. Il sonne tellement mal et il est moche.

Ce mot me terrifie.

Femme.

C'est un autre mot qui m'effraie. Avant je haïssais la gente féminine et aujourd'hui c'est toujours le cas mais on peut clairement remarquer quelques améliorations de ma part.

Mais pour revenir, j'ai bien une phobie. J'ai peur qu'on m'abandonne à nouveau.

Je l'ai tellement mal vécu, on m'a abandonné quand j'avais besoin d'un espoir, d'une aide. Et pendant longtemps, je suis resté seul. Je refusais de ressentir chaque émotion, je ne voulais pas m'attacher à une personne.

S'attacher à une personne est synonyme de souffrance.

Rapidement, je me suis fait à l'idée que toutes les femmes sont pareilles. Qu'elles sont là pour faire souffrir les autres.

Mais sur ce point, j'avais faux.

En réfléchissant, je me dis que c'était le but de ma mère. Elle souhaite que je termine ma vie avec ma seule présence. Être seul et être haï par tout le monde.

Putain, elle a failli réussir !

Mais cette femme dont j'appelle mère mérite simplement une balle entre les yeux. Quelle mère voudrait faire du mal à son propre enfant ? Comment peut-elle me faire ça ?

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter tant de haine de sa part ?

Mes hommes explosent les portes d'entrée et s'ensuit un échange de balles qui sifflent dans l'air. Lentement, je m'engouffre dans la villa, les mains dans les poches. Mon homme de main m'informe que la villa est maîtrisée et je me dirige jusqu'au fond du couloir en chantonnant la musique du fond.

J'entre dans une pièce qui ressemble à un salon et retrouve ma mère qui s'apprête à s'enfuir par la fenêtre. Je siffle fortement et attire toute son attention sur ma personne.

Enchaînée au diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant