Chapitre 17

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La douleur de mon poignée me fait gémir mais je me relève tout de même et vois de l'autre côté du couloir, cette tête rousse qui m'envoie un regard désolé.

Elsie... elle ne peut pas garder sa langue dans sa bouche !

Espen attrape le col de Niguel qui a le visage amoché, et serre sa main autour de son cou. Je sais, c'est fou de m'interposer mais il ne peut pas tuer Niguel par ma faute !

— Espen, laisse-le tranquille...

— Assez ! rugit-il en me foudroyant du regard. Ça te concerne pas, la gamine.

— Si, ça me concerne ! Si tu souhaites passer ta colère sur une personne, c'est sur moi. C'est moi qui ai forcé Niguel de me suivre, tout ça c'était mon plan !

Du coin de l'oeil, Niguel me fait signe de m'éloigner d'eux mais je fais le contraire, je m'approche davantage du diable jusqu'à que nos poitrine se frôlent. Je lui souris en coin et lui lance :

— Tu as aimé ton wishky ?

La confusion se lit dans son regard vert et je continue :

- les effets de l'aconit-tue-loup prennent exactement une semaine avant de disparaître et si tu veux que je te rafraîchisse la mémoire, tu n'es qu'à ton cinquième jour...

Il lâche brusquement Niguel et je soupire de soulagement en soutenant  ce regard vert forêt. Une lueur traverse dans ses orbes et il pose sa main sur mon cou mais ne serre pas. Je le vois hésiter, son bras tremble de colère.

— C'était donc toi qui m'a empoisonné ! Tu te rends compte de l'erreur que tu as commis, Perez ? Je...

— Tu ne vas rien faire, Espen. Tu ne peux pas me tuer et tu sais que c'est impossible à cause du pacte entre ma famille et la tienne, je chuchote avec un air moqueur. Je sais que tu as piqué mon petit livret et tu l'as sans doute fouillé. Tu as sûrement vu une petite phrase surligné en jaune, page cinquante.

Toujours se méfier de l'eau qui dort, murmure-t-il, les sourcils froncé.

— Exactement. Je devais riposter. Tu m'as assez humilié et ça, ce n'était qu'un avant goût si tu continues à me faire du mal.

Il me lâche et s'éloigne de moi, passant une main nerveuse sur son visage, se rendant compte qu'il a été piégé par une fille.

J'espère avec cet avertissement qu'il me laissera en paix mais au fond de moi, il y a cette petite voix qui me dit ce que n'est pas fini.

— Toi et Niguel, vous me devez une explication et maintenant !s'exclame-t-il, la voix dure.

Réunis dans la chambre que j'ai réservé pour Niguel et moi, le diable reste silencieux après que nous avons annoncé les faits et nos motivations. Il était évident qu'il était trop tard faire retour en arrière ou encore de lui mentir.

Même si je le hais de tout mon être, il serait encore plus fou de ma part de lui mentir. Il est de mauvaise humeur.

— Vous avez vraiment un problème mentale !  Enrique est mort, pourquoi croire qu'il est vivant ? peste le diable en s'asseyant sur un des canapés.

— Rectification ! C'est Almira qui est folle, pas moi ! Je l'ai juste suivi dans son plan, se défend Niguel.

Il croise mon regard noir et aussitôt il baisse les yeux. Devant le diable, il fait le mec innocent et m'abandonne tel un lâche.

— Cependant, tu n'as pas cherché de lui enlever cette idée de la tête.

— J'ai une bonne raison de croire que mon père est toujours vivant, ok ? Et s'il s'avère que j'avais tort depuis le début, eh bien, ça sera mon problème, j'interviens en me servant un verre d'eau. Tu ne sais pas de quoi je parle, Espen, tu n'as pas de lien fort avec les gens qui t'aiment.

Enchaînée au diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant