Chapitre 21

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Un mois plus tard...

— Je voudrais tellement rester encore un peu plus longtemps, se plaint Elsie en bouclant sa valise.

— Et moi j'ai hâte de m'en aller ici ! Les moustiques m'ont sucé la moitié de mon sang, ici, je rouspète en m'appliquant de la crème de solaire. Je suis désolée, mais Cuba n'est pas un endroit où j'aimerai vivre.

De suite, Elsie me foudroie avec prunelles vertes et se plaint une énième fois tout en prenant son temps à faire ses valises. Il est évident qu'un mois n'est pas suffisant pour entamer son deuil mais je sens que je vais mieux et que je suis prête à rejoindre mon frère.

Sous les cocotiers et l'ambiance folklorique cubaine,  j'ai beaucoup songé à ma vie. Le décès de papa, Léna qui présume être ma mère et Alira, ma soeur secrète...

Oui, la colère me guidait et m'empêcher d'accepter la mort de mon daron. La colère m'a empêché d'avoir une autre vision.

J'ai une famille de l'autre côté du golfe du Mexique et celle-ci est prête à m'accueillir.

Peut-être papa voulait que je rencontre ma mère et ma soeur. Nous nous sommes quittés à nos trois ans et je n'ai aucun souvenirs d'elles mais désormais, je suis prête à en créer avec elles.

Oui, je vais leur donner une chance. Une seule et unique chance de nous retrouver.

D'un coup, une main s'agite sous mes yeux et m'extirpe de mes pensées.

— Pendant ces vacances, je trouve que tu fais plus penser que profiter de la chance qu'on t'a offert, note la rousse.

— C'est vrai que je pense un peu trop mais ce n'est pas de ma faute.

— Je ne t'en veux pas. Après tout, je comprends ta situation. J'ai perdu ma mère très tôt et j'avais du mal à encaisser son absence. chuchote-t-elle en ôtant sa robe sous mes yeux.

Oui cette fille ne manque pas de pudeur mais cela ne me dérange pas pour l'instant. Tant qu'elle ne se met pas à poils sous mes yeux, alors j'estime que tout est OK.

— Il m'a fallu près d'un an pour tourner la page. Aujourd'hui, elle me manque toujours mais que veux-tu que j'y fasse ? On ne peut pas oublier une personne, on accepte simplement son absence.

Elle enfile un short ainsi qu'un bustier et je lui adresse un sourire peiné. La rousse lève les yeux au ciel et pose ses mains sur mes épaules.

— Maintenant, c'est à ton tour d'aller mieux ! Je pense que tu as assez chialé la première semaine quand nous sommes arrivés ici. D'ailleurs, tu es certaine que tu veux repartir tout de suite ? On peut...

— Arrête ! Tu étais d'accord de t'en aller aussi. On ne va pas rester éternellement à Cuba.

Elle peste des jurons et reste silencieuse. Elsie ne souhaite tout simplement de pas revenir sitôt au Mexique car elle sait une tonne de boulot qui l'attend.

Six heures plus tard, nous sommes de retour au Mexique. Nous nous dirigeons vers sa voiture et Elsie m'arrête soudainement me tenant le bras.

— Quoi ?

— Tu ne vas pas répéter à Espen que je couche avec son meilleur pote ?

—Pourquoi tu imagines un truc pareil ? je lui demande, avec un sourcil haussé.

— Parce que tu m'as balancé avec Niguel, rétorque-t-elle avec sarcasme. Je sais que je cours un grand danger mais je t'en supplie, ne lui dis rien.

Je pousse un soupir rempli de remords.

— Excuse-moi, Elsie. Je m'en veux de t'avoir balancé, je lui avoue d'une voix honteuse. J'étais aveuglée par la colère que ça s'est sortie toute seule.

Enchaînée au diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant