Chapitre 79

1.6K 79 2
                                    

PDV Almira

Dans le couloir de la clinique, nous patientons depuis plus d'une heure. Le diable fait les cents pas dans ce couloir, comme un lion en cage. À chaque personnel qui passe près de nous, il les terrorise mais malheureusement, nous n'avons aucune réponse.

C'est de l'autre côté du mur qu'Elsie a commencé le travail et ses cris déchirants parvenaient jusqu'à nous. Ses cris de douleurs affirment davantage sur les gosses ; j'en souhaite pas. Du moins pas tout de suite. Porter une vie en nous pendant une fois me terrifie mais mettre au monde un être humain tout en se déchirant la fouffe, c'est au delà de mes limites.

Mentalement, je ne suis pas prête pour avoir des gosses et actuellement, j'entends les pleurs des bébés et ça irrite l'esprit.

Un enfant est un véritable casse-pied. Sa vie dépend de nous.

Mais n'empêche, je m'inquiète pour mon amie. D'après ce que j'ai compris, le bébé n'est pas censé naître aujourd'hui et Elsie n'est pas encore arrivée à terme. Elle accouche au bout de huit mois et demi et je n'ai aucune idée si sa vie est en danger ou pas.

— Je vais entrer pour voir...

— Non, Espen ! Tu vas plutôt les gêner. Le personnel nous avertira au moment voulu, je le contredis en attrapant son bras.

Il laisse entendre un rire sarcastique.

— Et donc ? Tu vas me dire que je dois laisser ma soeur souffrir comme un chien ?

— Si tu entres dans cette pièce, crois-moi, ça va te traumatiser. Tu veux voir la scène où Elsie est en train d'accoucher avec la chatte à l'air ?

Il garde le silence et détourne la tête avec un mine de dégoût.

— Gaël est déjà auprès d'elle et quant à la douleur, on n'y peut rien, je termine d'une voix grave.

Mais quelle fou, celui-là ! Si je ne l'avais pas prévenu, Espen serait bien capable d'entrer dans la salle d'accouchement et observer ce désastre !

Je l'entends soupirer de frustration mais dans ces moments-là, il faut prendre son mal en patience. La durée d'un accouchement est totalement aléatoire. Ça peut durer une trentaine de minutes comme cinq heures.

Et là, ça fait plus d'une heure qu'on attend et mes pieds commencent à souffrir.

Je convaincs à Espen qu'on reviendra plus tard et c'est après plus de trois tentatives qu'il me suit avec colère. Nous partons dans un bistrot à côté de la clinique et je profite de commander quelque chose à grignoter pour nous.

— Pourquoi ce connard de Gaël ne répond pas à son putain de téléphone ?! Putain j'ai envie de foutre le feu dans cette clinique de merde ! dit-il d'une voix assez forte, attirant des regards curieux sur nous.

— Peut-être parce qu'il aide ta soeur à mettre au monde ce bébé, non ?, je réplique avec sarcasme. Espen, tout ira bien. Elsie comme ce bébé vont bien.

— Ce n'est pas moi le père mais ça me stresse, avoue-t-il dans sa barbe.

J'esquisse un sourire.

— Cet enfant aura un oncle en or, je complimente tandis que la serveuse dépose mon repas.

— Il sera l'enfant le plus heureux du monde. Je lui offrirais tout ce que mon père n'a pas pu m'offrir.

Je serre sa main dans la mienne et le regarde tendrement.

— Gaël n'a qu'à bien se tenir, ajoute-il en me piquant une frite.

— Tu penses que c'est une fille ou un garçon ? je lui demande aussitôt.

Enchaînée au diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant